En 1668 La Fontaine publie ses fables, dédiées au Dauphin alors âgé de 7 ans. Elles visent à donner sous forme légère et ludique un enseignement moral.
Le curé et le mort sont la 11ème fable du livre 7. Celle-ci est inspirée d'un fait divers : un accident de la circulation où un corbillard sort de la route et écrase le curé l'accompagnant.
La structure du texte est la suivante:
- l.1-29 : présentation des personnages,
- l.30 à la fin : l'accident et ses conséquences.
[...] III/Une satire de l'Église La Fontaine nous dresse ici une satire de l'Église. Il critique ainsi les mœurs dépravées du clergé en traçant le portrait d'un curé proxénète, incestueux fétichiste, mais aussi la fausse dévotion d'ecclésiastiques principalement lors de l'accumulation de termes religieux (v.13-14-15). Le mercantilisme de la religion est aussi visé principalement lorsque La Fontaine insiste sur le côté lucratif des services religieux salaire, trésor Ici sont particulièrement dénoncés les jésuites, ordre religieux très puissant au 17e siècle. Conclusion : Tout en nous distrayant, La Fontaine nous fait ici une satire de l'Église ; on ne s'étonnera pas de la rage avec laquelle le clergé accueillit cette fable. [...]
[...] Le curé et le mort sont la 11e fable du livre 7. Celle-ci est inspirée d'un fait divers : un accident de la circulation ou un corbillard sort de la route et écrase le curé l'accompagnant. Structure du texte : - De 1-29 : présentation des personnages - 30 a la fin : L'accident et ses conséquences I/Le récit d'un accident Présentation des personnages Les deux personnages sont présentés dans les 4 premiers vers à l'aide d'antithèse gaiement/tristement qui marquent la radicale opposition entre les deux protagonistes et de parallélisme s'en allaient/s'en allaient qui laisse pressentir que leur destinée sont liées (en effet, le curé mourra). [...]
[...] Les vers 7-8-9 évoquent l'habillement du défunt sur lequel La Fontaine s'attarde lourdement. L'accumulation de substantifs aux vers 13-14-15 qui soulignent le caractère mécanique des prières du curé et l'apitoiement artificiel du hélas vers 8 accentue le zèle de plus en plus suspect du curé. Celui-ci se révèle petit à petit : ce n'est en fait qu'un profiteur. Le terme salaire (v.18) insiste sur le but lucratif de ses services et donc sur la fausseté de sa dévotion. Mais la récurrence de temps (v.23-24) montre qu'il espère trop pour ne pas être puni. [...]
[...] L'humour rend également plaisant le récit : il est omniprésent dans la fable. On ne peut en effet que sourire de la comparaison inattendue entre le linceul et une robe des pensées du curé qui est censé prier et du retournement de situation : un homme qui tue après sa mort. De plus, le prénom du curé prête également à rire, jean signifiant dans l'ancien temps cocu L'humour naît aussi de parallélismes plaisants s'en allait tristement/s'en allait gaiement (v.2-4) robe d'hiver, robe d'été d'accumulations ironiques (v.13-14-15), de jeux sur la polysémie. [...]
[...] Le dernier vers est consacré au jumelage de deux fables : le curé et le mort (v.38) et la laitière et le pot au lait (v.39). La mort est ici présentée comme l'expression de la justice immanente. II/Un récit plaisant Par sa vivacité Celle ci s'exprime à travers la variété de temps : présent de narration suit (v.35) présent de vérité générale que les morts ne dépouillent guère (v.10), imparfait s'en allait (v.2) futur j'aurai l'emploi de verbes de mouvement s'en allait entraîne (v.34), mais aussi par la brièveté du texte, le lecteur n'a donc pas le temps de se lasser (v.39). [...]
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