Littérature romantique, Victor Hugo, Contemplations, Crépuscule, L'âme en fleur, mort, vie, bucolique, nature, tableau, personnification, fantastique, métaphore, spiritualité, philosophie
Au XIXe siècle, la littérature romantique privilégie l'exaltation du moi, les sentiments et la relation intime avec la nature. Victor Hugo, chef de file de ce mouvement, romancier, dramaturge, poète, artiste, et homme politique engagé, devient la figure de l'homme omnipotent. Celui que l'on surnomme « l'homme du peuple » publie en 1856 son recueil des Contemplations, dont les poèmes ont été rédigés lors de son exil dans les îles anglo-normandes. Son œuvre est marquée, dès le livre IV, par la mort de sa fille Léopoldine : « Autrefois. Aujourd'hui. Un abîme les sépare, le tombeau » (préface).
[...] De plus, Dieu se retrouve dans la nature. On note la répétition du verbe « tressaillir » aux vers 19 et 20, avec une personnification du « vent » et de « Dieu » dans un parallélisme. L'élément naturel et Dieu se confondent donc, et ce dernier se manifeste par l'intermédiaire du premier. Enfin, on constate une confusion des différentes voix, ce qui en fait une voix unique. La situation d'énonciation est ambiguë : l'absence de guillemets et de tirets de parole participe à créer cette ambiguïté. [...]
[...] Or, la première façon de profiter de la vie est d'aimer sans attendre. L'amour est en effet au cœur du poème. On le voit avant tout grâce au champ lexical (« Vénus », « amants », « aimez », « baisers »). Le lyrisme évident de la poésie est d'ailleurs mis en valeur par l'allitération en et du dernier quatrain, où l'urgence de l'amour est la plus pressante. Qui plus est, l'évocation de « Vénus » (v.4-5) à deux reprises dans une répétition et renforcée par une allitération en (« Avez-vous vu Vénus »), rend le thème amoureux clair. [...]
[...] Cela est montré par la polysémie entre le « ver » (insecte) et le « vers » (poétique) au vers 18. Ainsi, le « ver luisant » qui « erre » avec « son flambeau » devient la métaphore du poète qui, par sa poésie, éclaire le monde et guide les hommes. D'ailleurs, l'utilisation du pronom « vous » au lieu du « nous » exclut le poète du message délivré : il le connaît déjà, et en instruit les autres hommes. [...]
[...] En conclusion, le poème « Crépuscule » trouve sa place dans le livre II, « l'Âme en fleur », car il place la notion d'âme et de vie, avec le carpe diem, au cœur du propos. La nature romantique devient inquiétante et protectrice, la mort et les voix d'outre-tombe entrent en communication avec les vivants. Le poète entend et voit au-delà du réel, rejoignant Dieu et la mort dans une forme de spiritualité mystique. Il accomplit sa mission prophétique en devenant un guide pour l'humanité et un intermédiaire entre Dieu, la nature et l'homme. [...]
[...] Pour finir, le fantastique apparaît avec la présence de la mort. L'atmosphère funèbre se mêle à la nature environnante. De ce fait, « l'étang » devient la métaphore des linceuls, « l'herbe » accueille « les sépulcres » dans le même vers 8. On retrouve aussi le champ lexical de la mort, avec « sépulcres », « tombe », « tombeau », « morts », ainsi que l'euphémisme « dormants » v.8. Après la nature, c'est au tour des morts de prendre la parole. [...]
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