Commentaire sur Le Crapaud de Tristan Corbière répondant à la problématique suivante : Comment l'auteur s'identifie-t-il à ce crapaud ?, étude du sonnet, du lieux, des personnages.
[...] Dans cette scène, deux personnages sont présents. Il s'agit, d'après le paratexte de l'auteur lui-même et d'une femme qui parlent en observant le ‘‘crapaud''. La femme le voit comme un animal laid, comme une ‘‘horreur'', elle en a peur. Le poète, lui, essaye de la convaincre de voir au-delà de l'aspect physique, de voir en cet être le chanteur : chante.''. Il lui dit de regarder son de lumière'' qui fait du crapaud un animal avec quelque chose en plus, une âme d'artiste. [...]
[...] Enfin, le dernier vers constitue la chute du poème, crapaud-là c'est moi'' donne tout son sens au texte. Il prend alors une autre tournure, et on comprend ainsi que l'auteur parle de lui à travers son personnage, le ‘‘crapaud''. Cependant ce sonnet n'est pas conforme à toutes les normes. Premièrement, les tercets sont placés au début du poème et les quatrains sont à la fin. Le mot ‘‘poète'' du vers 9 doit être prononcé ‘‘poè-te'' si l'on veut garder le mètre de départ et l'on crée ainsi une synérèse. [...]
[...] On note également la présence d'un vers supplémentaire, entre le vers 13 et 14, uniquement constitué de points de suspension évoquant le silence, l'arrêt du ‘‘chant''. De plus, on remarque que certains vers sont inachevés, coupés, et remplacés par des points de suspension, cela peut signifier que l'auteur n'a pas voulu tout nous révéler et estime que c'est à nous, lecteurs, de laisser libre cours à notre imagination. Ce poème est également peu poétique. En effet le choix du sujet, crapaud'', n'inspire pas la beauté ni la poésie proprement dite, il n'y a que des phrases courtes et simples, l'auteur semble ne pas s'être préoccupé de l'esthétisme. [...]
[...] Il finit son poème par crapaud-là c'est moi'' qui confirme, de manière très simple, que l'auteur parle de lui, et qui montre à quoi il en est réduit. L'auteur, dans ce poème, se moque de lui même, en se mettant dans la peau d'un crapaud et en trouvant de nombreux points communs avec ce dernier, ce qui a pour but de provoquer la pitié chez le lecteur, on peut donc noter la présence du registre pathétique. En conclusion, on peut dire que ce poème reflète totalement son auteur. [...]
[...] Le crapaud est ici, l'image que le poète veut montrer de lui. Il a choisi de se réincarner en cet animal car le poète, comme le crapaud, ne possède pas un physique avantageux, il vit caché, loin de la société qui le rejette. Cependant, tous deux sont des artistes. En effet, leur art est comparable, le chant du poème au départ est imprécis chant dans une nuit sans air'' : on ignore qui chante, le poète ou le crapaud ? [...]
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