« Le Crapaud… » est un poème de Tristan Corbière, extrait du recueil Les Amours jaunes, publié en 1873. Poète railleur versé dans l'autodérision, Corbière s'est constamment inspiré de sa propre situation dans le recueil des Amours jaunes. « Le Crapaud », poème construit comme un sonnet inversé (deux tercets et deux quatrains), présente, à travers une scène nocturne à la campagne un animal ambigu : objet de répulsion, il n'en est pas moins un chanteur magique, auréolé de lumière.
La présentation, menée sous la forme d'un dialogue assez chaotique, dans un système d'énonciation complexe, rend la lecture et l'interprétation difficiles jusqu'au dernier vers, détaché du reste, et qui donne, avec une ironie sarcastique, la « clé » du poème : on comprend alors que le crapaud est l'interprétation de Corbière lui-même.
[...] Le Crapaud Les Amours jaunes (1873), Tristan Corbière Le Crapaud Un chant dans une nuit sans air . La lune plaque en métal clair Les découpures du vert sombre . Un chant ; comme un écho, tout vif, Enterré, là, sous le massif . - Ça se tait : Viens, c'est là, dans l'ombre . - Un crapaud ! - Pourquoi cette peur, Près de moi, ton soldat fidèle ! Vois-le, poète tondu, sans aile, Rossignol de la boue . [...]
[...] S'agit-il d'un monologue, d'un discours interne ? Si la seconde voix, qui exprime le dégoût et la crainte, n'est pas celle que le poète prête à tous ceux qui ne voient dans le crapaud qu'un animal affreux. On ne peut dire avec certitude qui est le soldat fidèle qui désigne le poète tondu (apostrophe à l'interlocuteur ou apposition à le qui renvoie au crapaud ?).De fait, on en vient à confondre les locuteurs, si bien qu'on ne sait pas si le poète prend à son compte les jugements négatifs portés sur le crapaud et l'évocation magique de l'animal Une image à la fois magique et dérisoire a. [...]
[...] Les références constantes au poète et à la poésie b. Un contexte magique et poétique c. Une métaphore du poète 1. Une scène inspirée par la nature a. Un décor nocturne et champêtre Le décor nocturne et campagnard est donné par l'insistance sur la nuit, évoquée à travers la présence de la lune des ombres chinoises qu'elle crée, les découpures et de l'obscurité omniprésente vert sombre dans l'ombre L'ombre est également évoquée par des localisations précises : sous le massif (vers sous la pierre (vers 13). [...]
[...] Plan 1. Une scène inspirée par la nature a. Un décor nocturne et champêtre b. L'importance du chant nocturne c. Le crapaud, animal mystérieux 2. Un dialogue ambigu a. La présence du locuteur b. Un interlocuteur c. L'ambiguïté de l'énonciation et de la situation de communication 3. Une image à la fois magique et dérisoire a. [...]
[...] Le crapaud n'apparaît qu'au vers comme par effet de surprise, ce que souligne l'exclamation. La découverte est annoncée par une double localisation sous le massif dans l'ombre et associée, de manière traditionnelle, au dégoût (le mot Horreur ! employé aux vers 10 et au froid, à la pluie et à la boue Les variations des déterminants un le ce crapaud-là moi annoncent l'assimilation de l'animal avec celui qui parle. Or cet animal provoque des réactions contradictoires chez les deux interlocuteurs Un dialogue ambigu a. [...]
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