Le Couronnement de Louis est une chanson de geste anonyme du XIIème siècle, qui met en scène l'empereur Charlemagne, son fils Louis, et Guillaume d'Orange. Elle est l'une des plus anciennes chansons du cycle consacré à Guillaume d'Orange. Elle raconte l'histoire de Guillaume Fierebrace (aux forts bras), qui, devant livrer de nombreux combats, tantôt contre des barons occupés à destituer le fils de Charlemagne, Louis le Débonnaire (ou Louis le Pieux), jeune et faible roi, tantôt contre les Sarrasins sur le point de conquérir Rome, se montrera un chevalier exemplaire.
[...] Averti par le pape, Guillaume prépare ses chevaliers. Mais plutôt que d'organiser un combat « classique » entre les deux armées, un accord est finalement convenu entre les deux parties : chaque camp devra désigner son champion (Guillaume pour le pape, et le géant Corsolt pour les Sarrasins), et les deux héros devront s'affronter dans un combat qui désignera par son vainqueur celui à qui appartiendra le pays. Juste avant le début du passage, le pape rencontre le géant Corsolt, un monstre hideux qui apparaît d'emblée comme l'exacte opposé de toutes les valeurs qu'incarne la chrétienté (vers 505 à 510). [...]
[...] Le Couronnement de Louis : Vers 529 à 543. Étude linéaire. Le Couronnement de Louis est une chanson de geste anonyme du XIIème siècle, qui met en scène l'empereur Charlemagne, son fils Louis, et Guillaume d'Orange. Elle est l'une des plus anciennes chansons du cycle consacré à Guillaume d'Orange. Elle raconte l'histoire de Guillaume Fierebrace (aux forts bras), qui, devant livrer de nombreux combats, tantôt contre des barons occupés à destituer le fils de Charlemagne, Louis le Débonnaire (ou Louis le Pieux), jeune et faible roi, tantôt contre les Sarrasins sur le point de conquérir Rome, se montrera un chevalier exemplaire. [...]
[...] La quatrième branche (vers 2225 à 2652) fait le récit d'une expédition de Guillaume en Italie, où il secourt le Pape contre les Allemands. La dernière branche porte sur le même thème que la troisième. Le passage à étudier s'inscrit donc au début de la branche la plus longue du livre : Guillaume est à Rome, en simple pèlerinage. Deux messagers annoncent alors au pape que les Sarrasins, conduits par l'émir Galafre, se sont emparés d'une ville voisine et s'apprêtent à assiéger Rome. [...]
[...] Sachant que « le Verbe était Dieu », on comprend alors que l'utilisation détournée que Corsolt fait du « verbe » au sens grammatical, est une manière pour lui de fouler Dieu aux pieds en profanant tout ce qu'il représente. Le passage progresse ainsi dans un crescendo de violence qui atteint son paroxysme avec le tout dernier mot du vers 543 : le « brasier » que promet Corsolt, représente toute l'énergie que ce dernier se dit capable de développer pour anéantir Dieu et ses disciples. En replaçant pour conclure le discours de Corsolt dans son contexte de récit épique, ce dernier en devient cependant presque grotesque tant il use et abuse de termes exagérés. [...]
[...] Mais ce passage a néanmoins un autre but essentiel : le Sarrasin épique n'a en effet pas d'existence réelle en tant que « musulman » ou « arabe » tel que nous l'entendons aujourd'hui. Il est davantage un archétype qui cristallise toutes les caractéristiques de l'ennemi. Le Sarrasin, péril de la Chrétienté, n'est pas une figure historique, il est ici utilisé pour montrer tout ce que la Chrétienté occidentale ne veut pas être, ou plutôt tout ce qu'elle craint d'être. [...]
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