Du côté de chez Swann, incipit, Marcel Proust, drame, Combray, joie, angoisse, coucher du narrateur, amour maternel, enfant solitaire, attachement maladif, baiser nocturne, scène quotidienne, champ lexical
L'extrait objet de notre commentaire se situe au début de la première partie de "Combray". Marcel Proust essaye de nous faire revivre ses moments de joie et d'angoisse sans oublier de nous relater le drame journalier du coucher du narrateur. Ainsi, nous pouvons nous demander comment et en quoi ce texte illustre-t-il ce drame ?
[...] Or, le baiser provoque chez l'enfant des émotions contradictoires : il est à la fois un moment de rencontre et de départ d'où l'emploi d'un champ lexical riche et varié ( m'embrasser, baiser, embrasse-moi, baiser de paix, redescendue . Par ailleurs, ce rituel absurde du soir peint l'image sans couleurs d'un père-rival dont l'autorité reste indiscutable ce baiser de paix, agaçait mon père qui trouvait ces rites absurdes . Cette relation triangulaire nous renvoie sans cesse au complexe œdipien et renforce l'idée proustienne, d'après Maarten van Buuren [HYPERLINK: https://brill.com/search?f_0=author&q_0=Maarten+van+Buuren], que l'amour présuppose la trahison du partenaire avec un rival hors d'atteinte. [...]
[...] Proust, grâce à son style scriptural singulier, a pu exposer son génie d'écrivain. Et s'il édifie un style nouveau, c'est qu'il a besoin d'un outil pour saisir les intermittences du cœur. Avec Du côté de chez Swann, le narrateur ne crée pas seulement un nouveau monde, mais il redécouvre un monde enseveli. [...]
[...] Ainsi, nous pouvons nous demander comment et en quoi ce texte illustre-t-il ce drame ? Pour apporter une réponse à cette problématique, nous étudierons les signes de cet attachement du narrateur au personnage de la mère, avant d'analyser l'importance voire la sacralisation de la scène habituelle du baiser qui lui assure paix et consolation. La Bien-Aimée La scène s'ouvre sur la chambre du narrateur qui s'apprête à dormir je montais me coucher . L'emploi abondant du pronom personnel je prouve que le narrateur est lui-même le personnage principal du récit. [...]
[...] En effet, cette peur de la séparation hante l'esprit du narrateur Quelquefois quand, après m'avoir embrassé, elle ouvrait la porte pour partir, je voulais la rappeler . L'enfant éprouve donc un attachement maladif à sa maman à tel point qu'il devienne pour lui un drame nocturne. Le sommeil et le temps pèsent lourd sur lui et le laissent dans un état de détresse, de douleur et d'anxiété. Le baiser : un rituel sacré Le baiser nocturne représente pour le petit Marcel une récompense et une consolation Ma seule consolation, quand je montais me coucher, était que maman viendrait m'embrasser quand je serais dans mon lit. [...]
[...] Du côté de chez Swann, incipit - Marcel Proust (1913) - Comment et en quoi ce texte illustre-t-il le drame du coucher du narrateur ? Extrait : Ma seule consolation . pouvoir de m'endormir Introduction À la recherche du temps perdu est l'une des plus importantes œuvres romanesques du XXe siècle, réalisées par l'écrivain le plus talentueux de son époque Marcel Proust. Le narrateur qui est souvent identifié à l'auteur cherche à recomposer dans l'écriture le travail de la mémoire. [...]
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