Les Poètes associent à chacun de leurs poèmes une fonction qui leur est propre. C'est le cas avec Baudelaire qui donne un rôle didactique à son poème ‘Correspondances', qui se trouve être une apologie de la Nature. Nous démontrerons donc la grandeur de celle-ci.
Puis, Baudelaire exposera sa théorie des correspondances aussi bien horizontale -unité du monde sensible- que verticale –profondeur du visible symbolisant une réalité spirituelle-, permettant de mettre en évidence les relations entre les différentes sensations, ainsi qu'entre l'homme et la Nature.
Enfin, il donnera au Poète un rôle de messager chargé d'une mission, celle de faire comprendre à l'homme les signaux que lui envoie la Nature.
[...] La forêt symbolise ce qui est confus, obscur, montrant que les symboles sont nombreux mais mystérieux. Baudelaire va nous montrer à présent la relation que l'homme peut entretenir avec la Nature, en marquant, au cours du sonnet, une certaine évolution dans leurs rapports. Il nous présente dans un premier temps l'homme en infériorité par rapport à la Nature Le rythme de l'alexandrin, trop régulier et monotone, déshumanise l'homme en lui donnant un certain automatisme, en le rendant inférieur. Mais bien que trop régulier, l'alexandrin donne une certaine harmonie à ce sonnet par sa scansion régulière et par sa coupure à l'hémistiche (à l'exception du vers vers tétra métrique). [...]
[...] Baudelaire présente ici le Poète comme la jonction entre le monde sensible des humains et le monde spirituel des dieux, chargé de déchiffrer les symboles de la Nature et de les initier à l'homme. Il livre une méthode, celle des équivalences sensorielles appelées synesthésie, développée dans les quatrains et illustrée dans les tercets. Dans sa démarche, Baudelaire fait culminer l'esprit, l'idéal étant atteint par la quête des sens. Tout comme Baudelaire, Rimbaud, poète symboliste du XIXème siècle, traitera des correspondances dans son poème ‘Voyelles' : noir, E blanc, I rouge, O bleu : voyelles' Plan Grandeur de la Nature 1. Dimension religieuse 2. Personnification 3. [...]
[...] Cela montre également qu'il ne s'interroge pas sur les symboles de la Nature, contrairement au poète. Mais au fur et à mesure que l'homme avance dans la forêt, une sorte de complicité se crée entre lui et la Nature, cette complicité, Baudelaire en rend compte à l'aide du temple, introduisant une relation entre hommes et dieux, comme si la Nature renfermait quelque chose de mystérieux (la présence de l'encens n'est pas sans rappeler l'univers religieux des temples), mettant l'homme en confusion avec la Nature. [...]
[...] Il illustre les correspondances horizontales, c'est-à-dire l'unité du monde sensible, et a presque une tonalité de maxime. Il regroupe l'odorat, la vue et l'ouï, trois sujets participant à la même action et agissant l'un sur l'autre, encore une fois dans un principe de synesthésie. Il reprend les diverses sensations déjà évoquées dans le vers 5 ‘Comme de longs échos qui de loin se répondent' -la notion d'écho étant suggérée par les sonorités du vers : assonances en encadrant ‘échos', en [oin] donnant une idée de continuation, ainsi que par l'allitération en donnant une harmonie initiative et rythmant la phrase- Baudelaire applique là encore sa théorie des synesthésies.- Ces deux vers ouvrent et ferment le second quatrain, il y a un mélange des sens entre eux, ainsi qu'une analogie entre une perception sensorielle et un phénomène naturel. [...]
[...] Les piliers, qui sont en fait des arbres, filent la métaphore, il y a alors une fusion des éléments, mis en évidence par l'oxymore du premier vers -‘vivants piliers'-, le pilier est fixe, le vivant évolutif. Il y a une pétrification de la Nature, le bois vivant devient la pierre inerte. Enfin, cette Nature divine et vivante devient également un lieu symbolique, forêts de symboles' –reprenant les ‘vivants piliers'-, donne naissance à la condition de l'homme, pour peu que ce dernier ouvre ses sens. La forêt est alors un lieu de liaison, de communication, de lien entre l'humain et le divin, donc entre l'homme et la Nature. [...]
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