Pierre Corneille, auteur reconnu de nombreuses pièces tragi-comiques, a écrit une dernière oeuvre en 1674 qui s'appelle Suréna. Cette oeuvre raconte une intrigue amoureuse et une lutte pour le pouvoir. Dans cette scène, Eurydice tâche d'empêcher Orode d'exiler Suréna. En quoi leur dialogue est-il un discours d'égale à égal ? Dans un premier temps, nous allons aborder l'argumentation d'Eurydice puis analyser la réaction d'Orode.
I. L'argumentation habile de Eurydice
a) Crainte
Tout d'abord, elle essaie de persuader Orode en jouant sur son sentiment de crainte. En effet, Elle a peur d' "un maître en colère" - Orode - et d' "un rival jaloux" - Pacorus (v.1432), ce que "tous" (v. 1431) craignent. Elle a également peur pour elle-même (v.1441/1442), son "trône" de "reine" et celui de Orode, "Pacorus et Phradate" (v.1446). Cet état de peur est souligné par les nombreuses occurrences du verbe "craindre" (v.1431, 1434, 1437, 1447,1451). Elle doit expliquer ses inquiétudes pour le sort de Suréna en cachant leur vraie raison : l'amour qu'elle lui porte. Elle invente un mensonge qu'elle fait passer pour vrai : son pouvoir et celui de son fils est menacé si Suréna n'est plus là. Elle prétend ne pas dire ce qu'elle dit tout en le disant. Elle utilise par deux fois ce procédé appelé prétérition. Tout d'abord, au vers 1441, le début de la réplique "mais si je vous disais que" (v.1441) laisse entendre que la suite de son discours contient ce qu'elle devrait taire. Ensuite, elle affirme devoir "taire" (v. 1450) ce qu'elle vient de dire.
b) Faute politique en cas de bannissement
Ensuite, Eurydice tâche de convaincre Orode par une argumentation politique. S'il bannit Suréna, ce serait une faute politique. Elle relève son manque de discernement en jugeant son action répressive "un peu trop téméraire" (v. 1449). Cet euphémisme lui permet de ne pas être trop insultante (...)
[...] 1466) et noble fierté (v. 1467). Il l'admire car telle une future reine, elle présente des arguments politiques. De même, tandis qu'il refuse d'obéir aux lois (v. 1459) de Suréna, il se dit prêt à suivre un ordre (v. 1469) d'Eurydice. Un Roi rusé : Dès le premier vers de ce passage, on découvre qu'Orode n'est absolument pas dupe du mensonge d'Eurydice. Alors qu'elle affirme ce n'est point toutefois l'amour qui m'intéresse (v. 1433), il ordonne revenons à l'amour (v. [...]
[...] Tout d'abord, au vers 1441, le début de la réplique mais si je vous disais que (v.1441) laisse entendre que la suite de son discours contient ce qu'elle devrait taire. Ensuite, elle affirme devoir taire (v. 1450) ce qu'elle vient de dire. Faute politique en cas de bannissement Ensuite, Eurydice tâche de convaincre Orode par une argumentation politique. S'il bannit Suréna, ce serait une faute politique. Elle relève son manque de discernement en jugeant son action répressive un peu trop téméraire (v. 1449). Cet euphémisme lui permet de ne pas être trop insultante. [...]
[...] Par l'emploi de l'impératif punissez, exilez elle le met au défi d'agir comme un roi arbitraire sous prétexte de se débarrasser de Suréna. En prétextant qu'elle veut respecter ses devoirs (v. 1487), elle fait chanter Orode : tant que Suréna sera banni, elle n'épousera pas Pacorus jusque-là, point d'Hymen, ni d'amour (v.1488). II La réaction d'Orode : Réaction plus conciliante qu'avec Suréna : Dans l'acte III, scène 2 ; Suréna refuse d'épouser Mandane, la fille d'Orode. Ce dernier se met en colère car il se sent inférieur et jaloux devant les exploits sans cesse rappelés de son général. [...]
[...] Corneille Suréna extrait de l'Acte scène 2 Passage : depuis le sort de Suréna vous met donc en alarme ? jusqu'à point d'Hymen, ni d'amour 1429/1488). Introduction : Pierre Corneille, auteur reconnu de nombreuses pièces tragi-comiques, a écrit une dernière œuvre en 1674 qui s'appelle Suréna. Cette œuvre raconte une intrigue amoureuse et une lutte pour le pouvoir. Dans cette scène, Eurydice tâche d'empêcher Orode d'exiler Suréna. En quoi leur dialogue est- il un discours d'égale à égal? Dans un premier temps, nous allons aborder l'argumentation d'Eurydice puis analyser la réaction d'Orode. [...]
[...] Puisqu'elle refuse d'épouser Pacorus tant que Suréna est absent, il lui propose de se marier en sa présence (v. 1489) et la prend à son propre piège. Conclusion : Face à la leçon politique d'Eurydice qui se montre effrayée par le bannissement de Suréna, Orode lui fait confiance mais il sait pertinemment que son refus d'épouser Pacorus s'explique par l'amour qu'elle porte à Suréna. Montherlant, auteur du siècle, aborde aussi dans sa pièce La Reine Morte, l'amour contrarié entre Inès et Pedro dont le père, roi du Portugal, refuse la mésalliance. [...]
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