A l'annonce de la décision d'Orode de devoir se marier avec sa fille Mandane, Suréna est très déçu et pour éviter la colère d'Orode tout en obtenant l'annulation de sa décision, il lui soumet plusieurs arguments. Le premier d'entre eux est qu'il est indigne de Mandane. Suréna oppose délibérément les mots "Sujet" "sujette" (v.822) et "sujets" (v.824) et "Rois" (v.824), "Seigneur" (v. 825, 830, 841, 865, 873) et "maître" (v. 834, 870, 878) pour montrer que son mariage avec Mandane "ravalerait son sang sans élever" le sien. Le "Sujet", Suréna, s'il se marie avec Mandane, la rabaisse en "sujette" et de leur union, naîtront des "sujets". Le renversement total de la descendance est mis en valeur par la césure en 2 hémistiches du vers 824. Le vocabulaire péjoratif "mépris" et "honte" (v.829) dans une construction parallèle : "que de... que de..." rapproche Suréna et Mandane dans ce profond déshonneur.
b) Politique :
Ensuite, Suréna soumet à Orode un argument d'ordre politique à propos du mariage de Pacorus et Eurydice à laquelle il fait référence par une périphrase sans la nommer "sang de leur vaincu" (v. 836) pour cacher ses sentiments à son égard. Par le verbe "murmure" (v.837), il veut faire entendre au roi que le peuple désapprouve cette union. Cette menace implicite est rehaussée par le grand nombre d'opposants présentés sous plusieurs expressions "vos Parthes" (v. 835), "tout le Camp" (v. 837), "le Peuple" (v. 838) et des "gens sans coeur" (v. 840). "Leurs souhaits" (v. 843) sont contraires à la décision royale et ils risquent de se soulever. Il utilise donc un argument par la conséquence. Pour être constructif, il propose un mariage entre Palmis et Pacorus. Cette solution aurait le mérite de sauvegarder l'honneur de la famille et de préserver la pureté de son "sang" (v. 820, 831, 833, 880) (...)
[...] Le premier, pour taire la vraie raison de son refus d'épouser Mandane, son amour pour Eurydice, multiplie les arguments de raison : Mandane se déshonorerait en l'épousant, il devrait conquérir un nouveau territoire pour la mériter, le pays risquerait de sombrer de nouveau dans le chaos. Orode se positionne en tant que roi afin d'écraser ce refus d'obéissance pour raison d'Etat et menace ouvertement son général. Montherlant, auteur du siècle, aborde aussi dans sa pièce La Reine Morte, l'amour contrarié entre Inès et Pedro dont le père, roi du Portugal, refuse la mésalliance. [...]
[...] Dans cet extrait, issu de l'acte III scène 2 Orode veut que Suréna épouse sa fille Mandane et que son fils Pacorus épouse Eurydice mais Suréna, follement amoureux d'Eurydice, veut que Pacorus épouse sa sœur Palmis. Comment cette scène contribue-t-elle à accentuer la tension dramatique entre les personnages ? Dans un premier temps, nous allons aborder les arguments de Suréna pour refuser le mariage avec Mandane puis nous évoquerons la réaction d'Orode. I Les arguments de Suréna contre son mariage avec Mandane : Déshonneur : A l'annonce de la décision d'Orode de devoir se marier avec sa fille Mandane , Suréna est très déçu et pour éviter la colère d'Orode tout en obtenant l'annulation de sa décision, il lui soumet plusieurs arguments. [...]
[...] 849/850) il n'est rien d'impossible à la valeur d'un homme/Qui rétablit son maître, et triomphe de Rome Orode a expliqué à Suréna que de l'avoir remis sur son trône est un acte glorieux que l'on doit récompenser. Il prouve qu'il est un grand homme en rappelant ses mérites aux vers 861/863 et prouve ainsi qu'il est capable d'être roi à son tour. Il emploie alors un raisonnement par l'absurde : il annonce que pour mériter (v.868) Mandane, il doit devenir roi pour la doter du sceptre (v. 872), symbole du pouvoir royal, et demande à Orode une mission de conquête (v. 873) qui lui permettra de poser une couronne (v. [...]
[...] Politique : Ensuite, Suréna soumet à Orode un argument d'ordre politique à propos du mariage de Pacorus et Eurydice à laquelle il fait référence par une périphrase sans la nommer sang de leur vaincu (v. 836) pour cacher ses sentiments à son égard. Par le verbe murmure (v.837), il veut faire entendre au roi que le peuple désapprouve cette union. Cette menace implicite est rehaussée par le grand nombre d'opposants présentés sous plusieurs expressions vos Parthes (v. 835), tout le Camp (v. 837), le Peuple (v. 838) et des gens sans cœur (v. 840). Leurs souhaits (v. 843) sont contraires à la décision royale et ils risquent de se soulever. [...]
[...] Il revient ainsi à son premier argument : le déshonneur. Transition : face à l'argumentation de Suréna destinée à cacher l'amour qu'il porte à Eurydice et par la même son insubordination ; Orode, blessé dans son amour-propre, va devoir imposer sa décision royale par la menace. II La réaction d'Orode : La parole d'un roi : Orode refuse de changer d'avis. Au vers 853, la parole qu'il a donnée à Artabase, père d'Eurydice, est dite inviolable Son argument d'autorité est politique. [...]
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