Au travers de ce dénouement pour le moins étonnant, est fait l'éloge du théâtre, par le biais d'un vocabulaire mélioratif omniprésent. Le théâtre est ainsi présenté comme très honorifique et très prisé par le peuple.
Tout d'abord, Alcandre fait l'éloge du métier de Clindor, dans le but de rassurer un père anxieux quant au choix de son fils (...)
[...] L'éloge exagérée et surprenante du roi dans cet extrait participe à la mise en place de celle du théâtre, puisque ce personnage fait l'honneur au théâtre de lui prêter attention. C'est donc au théâtre que s'adressent les multiples références entre les vers 1657 et 1664 : Théâtre François foudre de guerre référence à Zeus, Le front ceint de lauriers le Parnasse Apollon références mythologiques et antiques et donc inscrit une certaine gloire acquise depuis la nuit des temps. Ainsi, l'extrait présent propose une apologie ordonnée et pensée du théâtre, allant de l'éloge du comédien à celle du théâtre plus généralement. [...]
[...] Grâce au Cid, créée au début de l'année 1637, Corneille s'assure une place dans le monde littéraire, et connaît une suite de grands succès. Deux ans auparavant, en 1635, Corneille abordait la tragédie, avec Médée, dont il emprunte le sujet à Sénèque, et compose l'Illusion comique, comédie gigogne qui met en scène à la fois l'allégorie du théâtre du monde et les différents genres dramatiques possibles. Dans cette tragi-comédie, Pridamant consulte le puissant mage Alcandre afin d'obtenir des nouvelles de son fils Clindor qu'il n'a pas vu depuis 10 ans. [...]
[...] Alcandre mène donc à bien sa démonstration sur le plan de la raison comme sur le plan émotif, et convainc ainsi Pridamant. Se succès se retrouve dans la réponse du père. Les trois répliques suivantes de Pridamant attestent du changement de son opinion. Son premier propos suivant la démonstration sera Je n'ose plus m'en plaindre négation qui indique un changement de point de vue face à la situation (métamorphose baroque), suivit d'une surcharge lexicale trop de combien (ostentation). Dés le premier vers, alors que la perspective baroque avait disparu depuis le début du dénouement, on constate un renouement incertain avec le baroque en reprenant les topoï de l'ostentation et de l'inconstance. [...]
[...] Tout d'abord, Alcandre fait l'éloge du métier de Clindor, dans le but de rassurer un père anxieux quant au choix de son fils. Le métier de comédien apparaît comme un métier à part entière et reconnu par tout le monde un métier si doux v1667, sa bonne fortune v1670, les plus rares esprits v1662, et Alcandre va jusqu'à rabaisser la condition de Clindor, face à celle de son fils Plus d'accommodement qu'il n'eût trouvé chez vous v1668. La réplique précédente du mage qualifie ce métier de noble v1635 utilisant ainsi un oxymore, étant donné qu'un métier est presque toujours noble. [...]
[...] Puis nous avons relevé le discours didactique du mage, s'adressant aussi bien à Pridamant dans l'optique du dénouement, qu'aux lecteurs afin de permettre à Pierre Corneille de faire passer un message favorable au théâtre. Nous remarquerons que ce message encourage moins le lecteur à lire des pièces de théâtre, mais plus le spectateur à assister à des représentations au théâtre dont il fait l'éloge. En effet, la représentation prend une part importante dans le théâtre, celle-ci étant différente d'une troupe à l'autre, et l'interprétation de la pièce pouvant parfois être faite de manières différentes. Ainsi, Antigone, d'Anouilh, présentera de grandes différences de mise en scène selon le metteur en scène. [...]
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