A l'extérieur :
- Continuation de la guerre de Trente ans. La France, alliée à la Suède, combat l'Espagne et l'Empire.
- Échec de Condé devant Dole (...)
[...] Sensible aux charmes de l'amour, il se montre d'une galanterie et d'une préciosité achevée, mais se fait berner par sa maîtresse comme un vulgaire soupirant. Sans doute la parodie est-elle trop énorme, et tous les traits exagérément chargés. Mais le fanfaron sait par endroits se hausser au style tragique, et faire preuve d'une fierté héroï-comique qui fait de lui comme une première ébauche du héros tragique dont le Cid allait donner le type accompli. Style Corneille, à la veille du Cid, est déjà en possession de la langue admirable qui sera celle de ses grandes tragédies. [...]
[...] Panique à Paris. La situation se rétablit bientôt : Corbie est reprise (14 novembre). Les Impériaux échouent devant Saint-Jean-de-Losne. A l'étranger : En Amérique, lord Baltimore colonise le Maryland. Hollandais occupent presque tout le Brésil. Révolte en Ecosse contre Charles 1er d'Angleterre (1637) En littérature Fondation de l'Académie française (1635). Naissance de Boileau à Paris (1636). Saint-Cyran devient directeur de Port-Royal. [...]
[...] Représentation Nous ignorons la date exacte de la première représentation de l'Illusion, qui fut donnée au Théâtre du Marais environ un an après Médée, où Corneille avait fait l'essai de sa veine tragique, et quelques mois avant le Cid, représenté sans doute en décembre 1636. Le personnage de Matamore était probablement joué par l'acteur Bellemore, qui s'était spécialisé dans les rôles de fanfarons, et celui de Clindor par Mondory, grâce auquel le jeune Corneille avait pu, en 1629, faire ses débuts à Paris avec Mélite. Le succès fut, paraît-il, considérable : Corneille, dans son Examen, affirme que la pièce se jouait encore plus de trente ans après sa création. [...]
[...] La comédie ne fut imprimée qu'en 1639 sous le nom de l'Illusion comique, titre qui, à partir de 1660, devint simplement l'Illusion. Le texte que l'on trouvera ci-après est celui de l'édition définitive de 1692, qui comporte de notables modifications sur le texte des éditions de 1639-1657. Analyse et résumé de la pièce par actes ACTE PREMIER Le bourgeois Pridamant, sans nouvelles depuis dix ans de son fils Clindor, qu'il a rebuté par sa sévérité, s'adresse au magicien Alcandre. Celui-ci lui apprend que son fils n'est pas mort, et qu'il a fait toutes sortes de métiers jusqu'au moment où il est devenu le valet du capitan gascon Matamore. [...]
[...] Pridamant est terrifié par ces visions tragiques. Alcandre lui explique alors qu'il ne s'agit que du dénouement d'une tragédie que jouent Clindor et Isabelle, devenus, après leur fuite, comédiens pour vivre. Et la scène s'achève par un enthousiaste éloge du théâtre (scènes III, V). Sources II serait difficile de parler de sources pour cette pièce hybride qui comprend une partie des éléments contradictoires des pièces précédentes de Corneille. Dans cette oeuvre d'un goût tout espagnol, bien qu'on n'en ait pas trouvé l'original, on reconnaîtra cependant quelques sources particulières : Le personnage de Matamore, qui fut un des éléments essentiels du succès de la pièce, fut inspiré à l'auteur par la longue lignée des soldats fanfarons qui va du Miles gloriosus de Plaute au Rodomont des Contents de Turnèbe; l'actualité de l'Espagne, alors combattue par Richelieu et qu'il était de mode de railler, n'est pas sans avoir influencé Corneille qui, par les rodomontades de Matamore, prélude aux manifestations de cet héroïsme espagnol qui éclateront dans le Cid. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture