La tirade de Dorante nous décrit le lieu de l'action : ils se trouvent devant une "grotte obscure", lieu inhabituel qui indique déjà que nous ne sommes pas dans une pièce classique : ce lieu est trop particulier pour permettre la rencontre de tous les personnages de la pièce (comme la rue ou l'intérieur bourgeois de comédie, ou les parvis de palais des tragédies) ; on devine donc qu'il y aura changement de lieu (or une pièce classique n'en change pas). D'autre part, le caractère mystérieux du lieu (cf les jeux d'éclairage indiqués dans le discours de Dorante) suppose une intrigue à rebondissements, et lance le suspense, un suspense dramatique, càd lié à l'action, alors que dans les tragédies classiques, le suspense doit dépendre de l'évolution psychologique (...)
[...] Il vit aussi à l'écart, comme un ermite, et cela rappelle le poète qui s'isole pour créer son œuvre. Il a également tous les pouvoirs : il crée une nuit artificielle, appelle les morts, fabrique un mur invisible. Ce sont les pouvoirs de l'écrivain : omniscient, omnipotent. thématique du théâtre dans le théâtre et donc ici la mise en abyme des rôles du dramaturge, du metteur en scène et du spectateur participent déjà au jeu de va-et-vient entre la réalité et l'illusion, qui est un jeu baroque. [...]
[...] L'enfer devient muet quand il me faut répondre Ou ne me répond rien qu'afin de me confondre. NOTES Souffrir : supporter, accepter Ombres : métaphore classique pour désigner les morts Funeste : qui cause la mort (sens littéral) Sous ombre que : sous prétexte que Licence : liberté Soin : tourment Erreurs : errances Prudence : sagesse Ennui : tourment, désespoir L'Illusion comique est une des pièces de jeunesse de Corneille, jouée l'année du grand succès de l'auteur (le Cid). [...]
[...] Ce lieu où l'on crée volontairement l'illusion pour faire apparaître des personnages qui ne sont pas des personnes vivant réellement devient la métaphore du spectacle théâtral l'invraisemblance du récit affiche haut et fort le monde de la fiction : le thème du fantastique surnaturel inquiétant (consulter les morts) ; l'hyperbole accompagné de l'antithèse Sur un peu de poussière étalent mille morts le personnage de P est aussi confronté à l'illusion : son éducation manquée est la conséquence d'une fausse idée, de l'illusion qu'a produit sur lui une fausse théorie : Mon âme vit l'erreur dont elle était séduite Le terme de séduite fait allusion à des charmes mensongers, à la limite de la magie, comme la séduction de sirènes ou de femmes fatales. 2)le baroque est aussi l'art du mouvement, de l'instabilité. [...]
[...] Le terme qui le caractérise est l'errance, au pluriel dans le texte : ces longues erreurs Avec l'adj longues l'infini se trouve même étalé dans le temps. LE BAROQUE EST L'ART DE LA SURPRISE : OR TOUT EST CALCULE POUR SURPRENDRE LE SPECTATEUR : UN LIEU INHABITUEL, DES PERSONNAGES SOIT INSTABLES, SOIT MYSTERIEUX, UNE MISE EN SCENE QUE L'ON DEVINE BAROQUE AVEC SES JEUX DE LUMIERE FANTASTIQUE. MAIS LA PIECE POUSSE LE BAROQUE JUSQU'A LA MISE EN ABYME DU THEATRE, EN JOUANT AVEC LE SPECTATEUR, AUQUEL ON RAPPELLE INDIRECTEMENT QU'IL EST ENTRE DANS LE MONDE DE L'ILLUSION, ET QU'IL NE S'AGIT QUE D'ILLUSION LA PIECE, QUI NE CORRESPOND PAS AUX CRITERES CLASSIQUES, S'ANNONCE D'EMBLEE RICHE, PLURIELLE, AVEC UNE SCENE D'EXPOSITION DONT L'HORIZON D'ATTENTE EST DECUPLE PAR LES MULTIPLES POSSIBILITES QUE PRESENTE L'ACTION (ON DEVINE UNE INTRIGUE COMPLEXE, PLEINE DE REBONDISSEMENTS). [...]
[...] Là encore, nous sommes en plein fantastique. Puis le récit rétrospectif de Pridamant nous apprend ce qui s'est passé avant le voyage, ainsi que le but de la quête : la recherche d'un fils, celui de Pridament, que son excessive sévérité éducative a fait fuir (citer, en notant les rimes plates en ir qui soulignent la dureté du traitement (le et la souffrance endureé (le c)l'état d'esprit du personnage principal, pour l'instant : Pridamant, le père. L'accumulation des lieux géographiques 34) montre la lassitude du personnage, qui a cherché partout ; il nous apprend que sa démarche est celle du désespoir (il a déjà consulté d'autres voyants, en vain : citer) : Enfin au désespoir Les nombreux passés composés traduisent ce retour en arrière (longue quête), et l'opposition entre les hyperboles (superlatif : les plus fameux ; tant d'expérience et l'échec montre la souffrance du personnage : tant de maux (il y a une utilisation intensive des intensifs : tant ! [...]
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