Peu gâté par la nature, rachitique, laid et tuberculeux, Corbière publie son recueil Les Amours jaunes à compte d'auteur. Le titre est déjà très révélateur : l'expression lyrique des sentiments (amours) sera constamment associée au rire (jaune), aux ricanements et aux sarcasmes (...)
[...] (Ce soir juillet) Peu gâté par la nature, rachitique, laid et tuberculeux, Corbière publie son recueil Les Amours jaunes à compte d'auteur. Le titre est déjà très révélateur : l'expression lyrique des sentiments (amours) sera constamment associée au rire (jaune), aux ricanements et aux sarcasmes. En 1871, il rencontre Armida Josefina Cuchiani, cette petite actrice parisienne que Tristan se plaît à appeler Marcelle. Elle était en fait la maîtresse du comte Rodolphe de Batine et inspira à Tristan la plus grande partie de son oeuvre. [...]
[...] Le poète-crapaud Conclusion Travail : Le crapaud Les Amours jaunes (1873) de Tristan Corbière Un chant dans une nuit sans air . La lune plaque en métal clair Les découpures du vert sombre . Un chant ; comme un écho, tout vif, Enterré, là, sous le massif . - Ça se tait : Viens, c'est là, dans l'ombre . - Un crapaud ! - Pourquoi cette peur, Près de moi, ton soldat fidèle ! Vois-le, poète tondu, sans aile, Rossignol de la boue . [...]
[...] Le poète désormais solitaire semble tirer sa révérence, se retirer lui aussi sous . sa pierre. Autoportrait dérisoire du poète à travers ce double qu'est le crapaud : qui chante sans vraiment savoir, qui aspire à l'idéal sans pouvoir l'atteindre, qui est laid, rejeté, qui vit retiré, caché. Le symbole du crapaud, la volontaire brisure du sonnet, la dislocation provocatrice de la syntaxe permettent à Corbière d'exprimer de façon très originale, très violente, quelque peu iconoclaste, les profondes blessures physiques, morales et spirituelles d'un être qui s'estime sans doute maudit. [...]
[...] Le poète-crapaud : - L'exclamation Un crapaud ! établit la reconnaissance. Métamorphose du crapaud en poète, mais tondu, sans aile (cf. albatros) : autodérision. La malédiction d'un destin tragique est soulignée par le glissement sous la pierre : le crapaud et le poète sont condamnés à chanter dans la nuit, le mépris L'oxymore "Rossignol de la boue" est dérisoire et pathétique : au chant mélodieux, amoureux, romantique, à l'élévation du rossignol, correspond la boue, le sol, la lourdeur collante, symbole sans doute aussi des défauts physiques et moraux. [...]
[...] Il n'y a point de grands mouvements lyriques non plus. II Les éléments du décor : Une atmosphère suggérée plus que décrite (impressions auditives, visuelles), symbolique. Impression auditive : Elle semble croître par l'anaphore de chant en début de tercet. Cette impression est quelque peu angoissante, car le chant se détache du silence de la nuit, inquiétant aussi en raison de l'obscurité, de la lourdeur étouffante suggérée par sans air Le chant se prolonge par l'emploi des points de suspension et de la liquide R à la rime. [...]
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