Les Corbeaux sont un poème d'Arthur Rimbaud, publié le 14 septembre 1872 dans La Renaissance artistique et littéraire. La date de son écriture reste inconnue, mais on suppose qu'il a été écrit en 1871-1872. Son auteur Arthur Rimbaud (1854-1891) est un poète français à l'origine de la révolution poétique.
Les Corbeaux sont un poème composé de quatre sizains, formés d'octosyllabes. Il s'intègre dans le symbolisme, mouvement culturel auquel appartenait Rimbaud, bien qu'il soit aussi un précurseur, sans le savoir, du surréalisme. Ce poème évoque les corbeaux évoluant dans un paysage hivernal. Le titre simple, explicite et sans appel désigne le « personnage » principal du poème, et apparaît comme froid, distant, comme l'ambiance évoquée dans celui-ci. Les Corbeaux appartient par certains aspects aux registres fantastique et oratoire. L'axe fédérateur du poème est l'évocation de sentiments à travers le paysage.
[...] 12). Rimbaud explique ainsi que tous les Français doivent se réunir pour faire face à la défaite passée et maintenir le souvenir des morts. L'expression chers corbeaux délicieux (v. est surprenante à la première lecture, et accentuée par la diérèse de délicieux On la retrouve dans La Rivière de Cassis, poème qu'on suppose écrit à la même époque que Les Corbeaux. Dans ce poème, les corbeaux sont des anges (v. et des soldats des forêts que le Seigneur envoie (v. [...]
[...] 23). On observe la présence de trois éléments sur quatre : l'air, avec les vents (v. l'eau avec les fleuves (v. et la terre avec par exemple la prairie (v. les routes (v. 10) ou les champs (v. 13). Le dernier élément, le feu, est absent, ce qui souligne la froideur de la nature décrite. L'allitération en présente dans le vers 1accentue le mot froide et renforce la sensation de froid. De plus, les couleurs sont très ternes, presque absentes. [...]
[...] Les corbeaux, associés à la mort, sont donc des anges noirs et des soldats. Arthur Rimbaud évoque ainsi dans Les Corbeaux le devoir de mémoire, indispensable pour lui, exercé et rappelé par les corbeaux. Il y mêle également la religion, qu'il critique. La défaite de 1871 est un échec national, mais Rimbaud évoque également son échec personnel. Cette année-là, Rimbaud a été emprisonné et a fugué à plusieurs reprises de chez sa mère. L'année suivante, ses conflits avec la famille de Paul Verlaine s'étaient intensifiés. [...]
[...] Entre 1870 et 1871, des milliers de Français sont morts, et Rimbaud évoque ainsi par champ (v. 13) la nature proprement dite, et par la même occasion les champs de bataille français. Le champ lexical de la guerre est présent avec par exemple abattus (v. armée (v. attaquent (v. champs de France (v. défaite (v. 24). Arthur Rimbaud s'adresse aux corbeaux, qu'il désigne comme crieurs du devoir (v. 17) : ces corbeaux semblent être le souvenir de la guerre, symbole de tristesse et de deuil, avec leur couleur noire. [...]
[...] Les corbeaux sont noirs, couleur synonyme de tristesse, de malheur, de deuil. La nature défleurie (v. c'est-à-dire sans fleurs désormais, qui ont fané, donc sans couleurs, et les fleuves jaunis (v. accentuent l'aspect terne de ce paysage, un paysage de désolation. En outre, les corbeaux pillent les récoltes, les champs, et détruisent une partie de la nature : s'abattre (v. donne l'idée d'un fléau. Le mouvement des corbeaux est marqué du vers 9 au vers 12, avec l'énumération de lieux, l'exclamation Dispersez-vous, ralliez-vous ! [...]
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