Octosyllabes. 4 tercets et un vers final isolé.
Poème en boucle, qui a une structure circulaire : de « chacun » - donc tous un à un -(vers 1) à « un » (vers 13). Poème qui s'ouvre sur le multiple et se clôt sur l'unicité.
Titre pluriel : « les coquillages », rétrécissement de la perception avec finalement « un » coquillage à la fin du poème.
Ode à la femme aimée par Verlaine à travers la symbolique des coquillages.
Le corps de la femme, objet sensuel, est vénéré. Des thèmes paraissent sous-jacents : souvenir de l'amour, et d'une nuit d'amour.
[...] Conclusion Poème symboliste : le coquillage renvoie au corps, à l'âme et au cœur de l'être humain. Analyse du souvenir et du rôle de la mémoire par Verlaine : un je s'exprime, prend presque parfois l'indéfinition d'un on Intermittence et incomplétude : caractère insaisissable du souvenir de la femme, et donc de la femme elle-même. Trouble final du poète : l'être du poète (dans tout le recueil FG) est toujours près du chavirement, de la chute dans la rêverie, de la perte du sentiment de la réalité. [...]
[...] Second tercet Le regard du poète se pose en souvenir sur un de ces coquillages : travail de la mémoire. Un coquillage pris à la fois dans sa particularité un v.4), mais appartenant en même temps à un groupe, comme indéfini l'un : ambiguïté voulue. Thème qui est d'ailleurs récurrent dans l'œuvre de Verlaine : les âmes rime double avec aimâmes et enflammes Renvoie à l'intimité. L'étreinte charnelle, le sexe sont ici célébrés : la chaleur de l'amour physique. Champ lexical de la chaleur : ( Une couleur, la pourpre (vers : rouge violacé, couleur vive, dérobée au sang symbole de vitalité et de mort à la fois (ambivalence). [...]
[...] Différence avec le tercet précédent : le coquillage est ici caractérisé par sa pâleur, en opposition avec le caractère éclatant, vif (pourpre) de l'autre coquillage. Champ lexical de la fadeur (terme récurrent pour désigner l'écriture de Verlaine dans FG) : langueurs pâleurs (v.8: rime interne, homéotéleute), moqueurs (v.9). Atmosphère éthérée, lourde, éteinte, pâle, comme après l'acte amoureux. Moment du repos, du répit. Le coquillage n'est pas un souvenir totalement fidèle : incapacité à saisir entièrement le passé cf affecte (v.7). [...]
[...] Une histoire se raconte en une seule phrase qui court sur trois vers : un lieu la grotte v.2), un temps nous nous aimâmes v.2, passé simple), une action aimâmes : faire l'amour). Le poème commence avec un rappel du tire cf premier mot chaque coquillage pris ici dans leur unicité, leur particularité (v.3). Enjambement vers 1 sur vers 2 : permet lien sémantique et syntaxique. Incrusté dans la grotte c'est comme si le coquillage en faisait partie. Chaque aspect/partie du corps de l'être aimé ? Chaque coquillage est un souvenir, un morceau de leur histoire d'amour, comme chaque partie du corps de l'être aimé qui est unique. [...]
[...] Les coquillages in Fêtes Galantes, Paul Verlaine (notes) Chaque coquillage incrusté Dans la grotte où nous nous aimâmes A sa particularité. L'un a la pourpre de nos âmes Dérobée au sang de nos cœurs Quand je brûle et que tu t'enflammes ; Cet autre affecte tes langueurs Et tes pâleurs alors que, lasse, Tu m'en veux de mes yeux moqueurs ; Celui-ci contrefait la grâce De ton oreille, et celui-là Ta nuque rose, courte et grasse ; Mais un, entre autres, me troubla. [...]
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