Les trois textes présentent une visée commune : critiquer le pouvoir, et convaincre (ou persuader) les lecteurs du bien-fondé de la cause qu'ils défendent.
En effet, La Fontaine représente au travers d'un monde fictif, le Roi et sa cour. Il les critique et la critique prend même, à certains moments, des allures de satire. Il reproche aux courtisans (notamment entre les vers 17 et 23), leur hypocrisie ainsi que leur manque d'individualité et d'initiative : « peuple caméléon, peuple singe du maître. » Il dénonce également, de manière implicite, la naïveté du Roi et l'usage abusif qu'il fait parfois de son pouvoir. Pour conclure la critique, le fabuliste donne, dans les quatre vers finaux, un conseil au lecteur pour survivre dans une société où tout dépend du roi, de sa volonté et de ses désirs. Le texte a donc une double visée : dénoncer et donner un enseignement.
Près de deux siècles après La Fontaine, Alfred Jarry, dans Le Père Ubu critique également la monarchie absolue, et plus particulièrement le comportement excessif des souverains.
Enfin, Émile Zola, dans cet extrait de Germinal, décrit les conditions de travail des mineurs de manière réaliste et met en évidence les méfaits du système capitaliste. Il tente ainsi de convaincre son lecteur de lutter contre la « tyrannie du capital » et peut-être, de l'inciter à faire grève avec les travailleurs. Au-delà de sa visée dénonciatrice, le texte présente donc une visée argumentative.
Pour critiquer le pouvoir, la société dans laquelle ils vivent ou encore l'aberration d'un système politique, Alfred Jarry, Émile Zola et Jean de La Fontaine utilisent des registres différents.
[...] Revenons à notre problématique et essayons de comprendre en quoi la forme du texte est ici utile à la critique. Le récit est fictif. Les défauts des animaux y sont poussés à l'extrême et on est amené à en rire (ou du moins à en sourire). La Fontaine utilise donc ici la technique du castigat ridendo mores, ou autrement dit, la technique qui permet de corriger les mœurs par le rire. En riant, les contemporains sont amenés à réfléchir sur eux-mêmes : présentent-ils ou non les mêmes défauts que ces personnages ridicules ? [...]
[...] Nous allons dans un premier temps nous intéresser à l'histoire racontée au travers de l'apologue Les Obsèques de la Lionne, et montrer en quoi le texte est un récit appartenant au domaine de la fiction. Étudions tout d'abord la forme de ce texte. On pourrait le diviser en cinq parties. La première allant du vers 1 au vers 16, constitue la scène d'exposition de l'histoire. La deuxième (du vers 17 au vers 23) est une partie au cours de laquelle le narrateur intervient et interrompt donc momentanément la progression du récit. [...]
[...] Au-delà de sa visée dénonciatrice, le texte présente donc une visée argumentative. Pour critiquer le pouvoir, la société dans laquelle ils vivent ou encore l'aberration d'un système politique, Alfred Jarry, Émile Zola et Jean de La Fontaine utilisent des registres différents. Dans Le père Ubu, Alfred Jarry utilise à l'évidence le registre comique pour tenter de persuader son lecteur du fait que les Rois ont un comportement excessif et qu'ils abusent de leurs pouvoirs. Il utilise plusieurs sortes de comique. [...]
[...] On note également la présence de procédés du comique propres à la farce. Par exemple, le Roi utilise, à plusieurs reprises, un vocabulaire grossier : bouffre bougre d'idiot De plus, certains gestes indiqués par l'auteur dans les didascalies sont à l'évidence uniquement destinés à faire rire. Ces procédés faciles permettent d'accentuer le ridicule du Roi et contribuent donc à sa critique. Enfin, parce que le comportement du roi est exagéré et qu'il ne traduit pas la réalité, on peut également parler de registre polémique. [...]
[...] Nous venons donc de montrer que l'anecdote racontée dans Les Obsèques de la Lionne était un récit, appartenant au domaine de la fiction. Pourtant, le monde qu'elle décrit ressemble fort au monde réel, celui des humains. On remarque en effet que les animaux de l'apologue ont des traits humains. Ils semblent souffrir des mêmes choses que nous, éprouver les mêmes désirs et sensations : La femme du Lion mourut [ ] Le Prince aux cris s'abandonna D'autre part, on remarque que le lion a une femme tout comme le cerf qui a également un fils Les animaux sont donc mariés et membres d'une famille à laquelle ils semblent accorder de l'importance. [...]
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