La Controverse de Valladolid, Jean-Claude Carrière, opposition argumentative, prêtre Sépulvéda, prêtre Las Casas, définition de l'humanité, Nouveau Monde, âme des Indiens d'Amérique, colonisation espagnole, commentaire de texte
Jean-Claude Carrière est un écrivain, scénariste et metteur en scène du XXe siècle. Dans son roman dramatique La Controverse de Valladolid, l'auteur se fonde sur les faits historiques de 1550, au cours desquels les Européens s'intéressent à la véritable nature des Indiens d'Amérique. Dans cet extrait, deux grands personnages opposent leur point de vue. D'une part le philosophe Sépulvéda, qui assimile les habitants du Nouveau Monde à des animaux, dépourvus d'âme. D'autre part, le prêtre Las Casas qui prend leur défense. Nous nous demanderons en quoi ce texte décrit une opposition argumentative sur la définition de l'humanité. Nous étudierons tout d'abord le discours de Sépulvéda, puis la réponse de Las Casas.
[...] Il les juge en tant qu'« esclaves-nés » (l29) et non comme des humains : cette expression vise à différencier ces deux mondes. Les Indiens ont, selon lui, voulu « aussitôt acquérir nos armes et nos vêtements » (l30). L'adverbe « aussitôt » traduit une vive précipitation, et dénonce une certaine animosité de la part des indigènes, ce qui les décrédibilise davantage. Sa déclaration fait référence à un comportement mauvais, l'envie de posséder, très mal considérée aux yeux des Espagnols. Il suppose que l'Humanité repose, contrairement au monde amérindien, sur la droiture de l'Homme. [...]
[...] La controverse de Valladolid oppose deux partis distincts : l'opposition aux conquêtes, incarnée par Las Casas, et leur défenseur, Sépulvéda. Tous deux usent du logos pour mettre en avant leurs idées, le théologien ne cesse de parler de ce qu'il juge décalé par rapport à son seul modèle qu'est l'Espagne. Le cardinal rappelle l'intérêt de s'ouvrir à ce qui est nouveau, et de s'intéresser aux autres plutôt que de considérer chacune de leurs actions comme néfastes. Deux visions de l'humanité se disputent alors ; l'une représentée par Sépulvéda qui évoque la stricte droiture de l'Homme et une façon de vivre raffinée. [...]
[...] En effet, dans la religion chrétienne, la violence est assimilée elle aussi à un péché capital, et punie par des châtiments divins. Cette vision violente de l'Homme ne reflète pas ce qui, selon Sépulvéda, incarne le principe d'humanisme. Il énonce des exemples à ne pas suivre, nous pouvons donc supposer que les humains doivent réfréner leurs pulsions, parfois malsaines, pour intégrer au mieux la société moderne. Les rituels indigènes ne font pas écho à une certaine droiture, et sont symbole d'une société immorale pour laquelle ces sacrifices sont une banalité. [...]
[...] Cet argument est un signe de développement, car ce secteur marque le début d'une société fleurissante, où la production alimentaire existe. Le cardinal continue de décortiquer chacun des arguments de son opposant, passant de l'existence de l'âme au patrimoine gustatif : « leurs tubercules sont délicieux » (l62). Las Casas s'adresse à l'auditoire en tant que connaisseur, ayant visité le Nouveau Monde. Il se présente comme le témoin d'un patrimoine véritable et raffiné : cette partie appartient au logos, car il accompagne ses arguments d'exemples précis sur son vécu. [...]
[...] La Controverse de Valladolid – Jean-Claude Carrière (1992) – L'opposition entre le prêtre Sépulvéda et le prêtre Las Casas sur la définition de l'humanité Jean-Claude Carrière est un écrivain, scénariste et metteur en scène du XXe siècle. Dans son roman dramatique La Controverse de Valladolid, l'auteur se fonde sur les faits historiques de 1550, au cours desquels les Européens s'intéressent à la véritable nature des Indiens d'Amérique. Dans cet extrait, deux grands personnages opposent leur point de vue. D'une part le philosophe Sépulvéda, qui assimile les habitants du Nouveau Monde à des animaux, dépourvus d'âme. [...]
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