Le manuel "Intervention de l'Etat dans la Famille" était distribué par les autorités nazies à tous les jeunes couples. La santé et le bonheur du foyer ne sont plus seulement une question de choix et de satisfactions individuels, mais aussi un souci national–socialiste de la collectivité.
Les valeurs ici révélées n'imprégnaient pas seulement les Allemands, mais aussi le discours européen sur la santé de la nation et de la famille.
Les Allemands ont porté ce discours à des extrémités inouïes et raciales. Mais l'idée que la nation doit s'assurer une descendance racialement saine et que l'Etat se considère le droit d'intervenir dans la vie privée se retrouve fréquemment à l'époque et dans beaucoup de politiques.
[...] Les politiques sociales mises en oeuvre pour accroître la population et élever son niveau de santé reflétant les inquiétudes d'Etats-nations soucieux de défendre ou de se réaffirmer dans un monde d'ennemis. [...]
[...] La crainte du déclin national donna naissance à un ensemble de services publics d'aide social venant s'ajouter aux traditionnelles institutions charitables. Le développement de ces services donna naissance à de nouveaux personnages ; travailleur social, gérant de logements sociaux, médecin, psychologue scolaire . L'état s'introduisait donc dans les domaines les plus intimes de la vie privée. La priorité fut donnée à la protection de l'enfant. La gauche développa des programmes d'aide sociale les plus complets des années 20. Les sociaux-démocrates allemands mirent en place des bureaux d'aide familiale. [...]
[...] Le rôle de l'état ne pouvait se borner) rendre les corps plus sains, il lui fallait aussi veiller à ce qu'ils ne fussent pas contaminés par ceux qui ne l'étaient pas. Il s'agissait de s'inquiéter de la quantité comme de la qualité. Les eugénistes pressaient l'état de prendre des mesures pour empêcher la reproduction des individus de race inférieure. En Angleterre, une loi votée en 1913 prévoyait la détention des déficients mentaux dans des institutions spéciales pour empêcher de se reproduire. Mais c'était un moyen très coûteux. La stérilisation était un bien meilleur marché mais impliquait une violence directe sur le corps et faisait l'objet de larges débats. [...]
[...] Les taudis furent démolis, laissant place à des programmes d'appartement familiaux. Chaque logement avait une entrée, des WC, le gaz, l'électricité et la cuisine laissait entrevoir un avenir ou la préparation des repas et l'ensemble de la vie quotidienne seraient planifiés et organisés selon le modèle industriel (mécanisation de l'activité domestique). Les Européens aimaient à voir la politique sociale comme une affaire non politique, une question d'hygiène sociale. Ainsi en GB, le Conseil britannique d'hygiène sociale recommanda de placer en institutions les malades mentaux, d'enseigner l'hygiène, la sexualité dans les écoles, d'améliorer les conditions sanitaires, alimentaires et d'habitat des enfants. [...]
[...] Les relations sexuelles interraciales et l'interdiction des mariages mixtes furent criminalisés. > L'exclusion, la persécution et l'extermination des Juifs était l'aboutissement de la doctrine sociale de protection de la Volksemeinschaft. Les anthropologues allemands qui élaborèrent la politique raciale des SS en Europe de l'Est durant la SGM avaient commencé leur carrière en publiant de savants articles sur le mélange racial. Si en Allemagne, les théories eugéniques avaient un réel impact dans la politique du payxn kes références à la stirpe (race) en Italie ou à la santé de la race n'étaient qu'une façon rigoureuse de parler des communautés historiques et n'avaient, elles, guère d'impact sur les politiques publiques. [...]
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