[...] Le mouvement du texte s'effectue par une situation initiale stable qui bascule à la mort du bossu, dont le corps va alors passer de personnes en personnes, de religions en religions, mort à cause de laquelle toute la suite de l'histoire a lieu et sans laquelle elle ne pourrait justement avoir lieu. Je vais démontrer que la mort du bossu dans la situation initiale du récit-cadre conduit à une histoire (basée sur la mort du petit bossu donc) qui sert à mettre en abîme le recueil en lui-même.
[...] Le conte en lui-même est la représentation d'une société dans laquelle plusieurs communautés religieuses vivent ensemble et dans la paix mais se présente également par une caricature des religions autres que musulmanes par le biais de moquerie. Par exemple, le juif est caricaturé par l'argent qui guide sa vie et qui le conduit à la mort du bossu : c'est à cause de son goût de l'argent qu'il se dépêche sans attendre pas la lumière qu'il a demandé et qu'il tue l'homme qu'il croyait malade, ce qui était exactement le plan du chrétien qui connaissait donc ce trait caractéristique de la communauté juive.
[...] Les différents personnages du récit parviennent à sauver leur vie, du moins ils le pensent, en créant une mise en scène que devra croire le personnage suivant qui fera de même et ainsi de suite jusqu'à la découverte du corps par le garde du quartier. Chacune des mises en scène se fait au moyen de l'imagination comme Schéhérazade qui doit inventer une nouvelle histoire (ou la suite de celle qu'elle avait commencé) pour pouvoir survivre à chacune des nuits qu'elle doit partager avec le sultan. Le pont culminant dans le recueil est le jour et son histoire doit s'arrêter à un moment précis qui doit donner envie d'écouter la suite et chaque histoire doit être encore plus étonnante que la précédente (...)
[...] Je vais démontrer que la mort du bossu dans la situation initiale du récit-cadre conduit à une histoire (basée sur la mort du petit bossu donc) qui sert à mettre en abîme le recueil en lui- même. Dans un premier temps, je vais montrer dans quel univers se déroule le récit, dans un second temps, comment la mort du bossu et le bossu lui- même servent de clef du récit et dans un dernier temps par quels procédés le récit met le recueil en abîme. [...]
[...] Il a donc un rôle fondamental dans le conte mais ne parle pas et n'agit pas comme s'il était inutile à la société. Cependant, cela ne signifie pas que le récit raconté est inutile mais au contraire l'inscrit dans une caractéristique de divertissement, rôle primordial et nécessaire du conte, ce qui signifie donc que le bossu est le lien entre le récit et sa fonction divertissante et par analogie que l'arête insignifiante qui l'a tué est ce qui permet à ce conte d'exister. [...]
[...] Nous avons donc ici, par la représentation du discours d'un homme et d'une femme (qui sont mariés comme Schéhérazade et le sultan) une mise en abîme du recueil. Dans le recueil, Schéhérazade doit s'arranger pour que son récit arrive à un point culminant au moment où le jour se lève pour ne pas être tuée par le sultan et dans le récit-cadre, les personnages doivent trouver une solution pour se débarrasser du corps du bossu également avant que le jour se lève et ainsi éviter de même la condamnation du sultan. [...]
[...] Dans le même temps, la société est montrée le plus détaillée possible puisque les trois communautés sont présentes dans le texte même si la caricature est présente. La société, caractérisée par la présence des trois religions, est également hiérarchisée notamment grâce au corps des métiers. Le premier individu est un tailleur, un ouvrier donc et est donc l'une des personnes les moins hauts placées dans la hiérarchie, le second est un médecin, c'est- à-dire un savant, un homme instruit, et le dernier un pourvoyeur du sultan, un marchand plutôt riche s'il est au service du sultan : ce qui montre une évolution des personnages dans la place qu'ils occupent dans la société et par la richesse qu'ils possèdent. [...]
[...] Le conte a pour rôle essentiel de divertir et c'est grâce à ce divertissement que Schéhérazade est toujours en vie, ce qui signifie que le conte du bossu présente les mêmes éléments que le conte dans lequel est placée la fille du vizir. Dans le recueil, Schéhérazade narre le conte à Dinarzade, conte qui est également écouté par Schahriar et qui, surtout, lui est destiné. La présence du couple locuteur et destinataire implique un dialogue et introduit l'importance de l'oralité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture