L'explication est que Victor Hugo après la douleur de la mort de Léopoldine, pense avoir touché, le fond du précipice et rien ne peut présenter d'intérêt après cet évènement ; il pense avoir vécu tout ce qui peut être vécu et que partant de là, son livre peut contenir tout ce que pourrait vivre et ressentir un autre que lui-même (...)
[...] L'explication est que Victor Hugo après la douleur de la mort de Léopoldine, pense avoir touché le fond du précipice et rien ne peut présenter d'intérêt après cet évènement ; il pense avoir vécu tout ce qui peut être vécu et que partant de là, son livre peut contenir tout ce que pourrait vivre et ressentir un autre que lui-même ; Mémoire d'une âme parce que son livre n'est pas anecdotique ; il ne raconte pas les incidents de sa vie, mais des impressions, des souvenirs, des réalités certes, des fantômes vagues, riants ou funèbres que peut contenir une conscience. Victor Hugo nous fait penser à Nathalie Sarraute à la différence que Les Contemplations concernent un parcours d'adulte et non pas une enfance. Mais c'est me semble t-il, la même perspective, la même investigation du passé. - La deuxième partie commence : Une destinée est écrite là, jour à jour jusqu'à la fin. On pourrait titrer cette partie : Ma vie est la vôtre et votre vie est la mienne. Pourquoi encore une destinée ? [...]
[...] Victor Hugo, dans cette période de la vie est obsédé par la mort ; il pratique le spiritisme. Toute cette seconde partie de sa préface a pour seule méditation la mort qui frappe tout un chacun et que tous appréhendent dans l'énigme du cercueil. La forme La prose de Victor Hugo a des accents dramatiques ; sa phrase est belle, ample et capable d'exprimer toutes les douleurs, tous les désespoirs, elle est hachée quand la dramaturgie de l'instant l'impose ; ses métaphores se présentent sans aucun caractère factice : Ceux qui s'y pencheront, retrouveront leur propre image dans cette eau profonde et triste, qui s'est lentement amassée là, au fond d'une âme. [...]
[...] Enfin, Victor Hugo clôture sa préface en soulignant l'articulation de son recueil : Autrefois, aujourd'hui ; un abîme les sépare : le tombeau ! Ce qui correspond à la page blanche du recueil qui a une double signification ; elle constitue comme un mausolée à la mémoire de Léopoldine et concrétise sa stérilité poétique qui a suivi la grande épreuve de sa vie. Conclusion Cette préface écrite par Victor Hugo constitue par excellence un texte romantique en ce sens qu'il n'a pas la vocation d'un Racine qui est de psychanalyser le caractère humain ; les romantiques ont l'ambition d'atteindre le même objectif en faisant saigner leur cœur. [...]
[...] Lecture du texte Si un auteur pouvait avoir quelque droit d'influer sur la disposition d'esprit des lecteurs qui ouvrent son livre, l'auteur des Contemplations se bornerait à dire ceci : ce livre doit être lu comme on lirait le livre d'un mort. Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes. Grande mortalis avi spatium[1]. L'auteur a laissé, pour ainsi dire, ce livre se faire en lui. La vie en filtrant goutte à goutte à travers les évènements et les souffrances, l'a déposé dans son cœur. [...]
[...] Homo sum Traverser le tumulte, la rumeur, le rêve, la lutte, le plaisir, le travail, la douleur, le silence ; se reposer dans le sacrifice, et là, contempler Dieu ; commencer à Foule et terminer à Solitude n'est-ce pas, les proportions réservées, l'histoire de tous ? On ne s'étonnera donc pas de voir nuance à nuance, ces deux volumes s'assombrir pour arriver, cependant à l'azur d'une vie meilleure. La joie cette fleur rapide de la jeunesse, s'effeuille page à page dans le tome premier qui est l'espérance, et disparaît dans le tome second, qui est le deuil. Quel deuil ? Le vrai, l'unique : la mort ; la perte des êtres chers. [...]
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