Commentaire stylistique, les contemplation, Pauca Meae, modalité lyrique, temps du passé, temps du présent, intemporalité du deuil, construction de figures, expression
commentaire stylistique.
Le 4 septembre 1843, Léopoldine, la fille bien-aimée de Victor Hugo meurt noyée ; le poème que nous étudions du recueil Les contemplations se trouve dans le troisième livre qui porte le titre évocateur de "Pauca meae" : les poèmes sont écrits pour elle. La date, à savoir le 4 septembre 1852, qu'elle soit fictive ou réelle, nous indique l'aspect commémoratif du poème : il s'agit de la date du décès de la jeune femme ; six autres poèmes de la section sont également datés d'un 4 septembre.
[...] Celui- ci est accouplé à l'adjectif « impossible » qui vient nier ce point : le poète/sujet lyrique doute de cette mort ou la renie. On observe ici aussi une forme de contraste entre le mode utilisé et sa négation, puis un contraste entre ces temps du passé et le temps utilisé au vers suivant « j'allais voir » (futur proche) qui annonce la venue de la jeune femme. Enfin, on peut voir que dans la dernière strophe, la place est laissée au passé composé « j'ai dit », « elle a parlé » et au présent de l'indicatif « elle vient », « elle est » et de l'impératif « Tenez », « Attendez », « Laissez-mois ». [...]
[...] Le poète, malgré son écriture lyrique, personnelle, intime et presque – ici particulièrement – biographique donc singulière propose tout de même une réflexion plus générale sur le deuil des parents qui perdent un enfant et, encore plus, une réflexion métaphysique sur la mort elle-même. Jonglant habilement avec les différents modes et valeurs de temps ainsi que les types de phrase, Victor Hugo nous entraîne habilement sur ses traces à travers l'exaltation sentimentale qu'à fait naître la tragédie de la mort de sa fille chez lui ; ce poème est un chemin sur les voies de la folie, de la colère, de la tristesse, du déni, etc. [...]
[...] Puis, le poète utilise ensuite l'imparfait « éprouvais », « me révoltais », « fixais », « croyais », « m'écriais » : on voit un changement de temporalité et donc de valeur des temps verbaux pour indiquer des actions dans la durée ou qui se répète selon un rituel bien précis marqué par « Puis », adverbe qui établit une chronologie : ainsi, de la soudaineté de la mort on passe à un étirement du temps vers un deuil cauchemardesque, qui s'étire sur la durée. [...]
[...] Ainsi, avec la multiplication de verbes sensoriels, le lecteur entend et voit véritablement ce fantôme apparaître ; cette impression est renforcée par le vers 18 : « le bruit de sa main sur la clé ». En effet, le poème donne à voir et à imaginer la main fantomatique de Léopoldine sur la clef de la maison, produisant un effleurement qu'Hugo rend ici audible ; il opère une forme de synesthésie ou correspondance entre l'organe « main » et un sens différent du toucher, l'ouïe : « bruit ». [...]
[...] II- Figures de constructions : construction de figures La prosopopée : apparition d'une figure spectrale Dans l'état de transe, entre cauchemar et rêve, dont nous avons parlé on note l'apparition de la figure spectrale de la fille aimée et disparue ; cela est traduit par la prosopopée qui fait ‘parler' (même si on ne trouve pas de discours à proprement parlé) la jeune fille. Cette prosopopée se manifeste par de nombreux procédés stylistiques. En effet, par un effet de polyphonie/dialogisme (cf. [...]
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