Victor Hugo, Les Contemplations (1856), le Romantisme, militantisme, dénonciation des injustices, mendiant, bas de l'échelle sociale, spiritualité, ermite, problématique de la pauvreté, théâtralisation de scène, sensibilisation à la condition sociale d'autrui, Les Misérables
Le XIXe siècle est un siècle marqué par le Romantisme, mouvement littéraire qui se démarque par le fait de prévaloir les sentiments sur la raison, et l'imagination sur toute forme d'analyse critique.
Ainsi, ce mouvement s'oppose au rationalisme et des régularités classiques. Le chef de file de ce mouvement est Victor Hugo, écrivain, poète, homme politique et académicien. Il est l'auteur du poème présenté à l'étude, extrait du livre V du recueil poétique «Les Contemplations». «Les Contemplations» est un recueil composé de 158 poèmes rassemblés en six livres, et publié en 1855, traitant le plus souvent des thèmes de la joie, de l'amour, du souvenir, mais aussi du deuil, de la mort, de la tristesse. Le mendiant est un court poème dans lequel Hugo montre son intérêt à la question des délaissés, des misérables. Intérêt exprimé souvent dans ses écrits, reflétant son militantisme à dénoncer les injustices de son temps.
[...] Le poète qualifie ce « pauvre homme » de « brave homme » et le vouvoie toujours en l'invitant à entrer chez lui « Entrez ». L'auteur ne manqua pas de s'occuper de lui, comme en témoigne le vers 13. Malgré le confort du domicile du poète, cet homme semble toujours dénué comme cela est indiqué au vers 14 : le vieillard continue à « grelotter de froid » tout en parlant avec le poète, qui lui ne semble pas l'entendre. Une attention est alors portée vers le poète « pensif » (v.15), qui médite la situation même et est transporté dans un autre monde. [...]
[...] Ce pauvre homme, qui ne serait donc autre que « le mendiant », titre même de l'œuvre. Il est associé dès la première ligne à un paysage, un décor d'hiver, soulignant les temps durs et les difficultés auxquels il fait face (en concordance avec l'adjectif pauvre) « dans le givre et le vent » (v.1). Le verbe de mouvement « passait » du même vers, laisse à croire que cet homme n'était donc que de passage, ou encore permettait au poète d'exprimer une sorte de distance entre lui et cet homme. [...]
[...] « Vos habits sont mouillés », dis-je, « il faut les étendre, Devant la cheminée. » Il s'approcha du feu. Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu, É talé largement sur la chaude fournaise, Piqué de mille trous par la lueur de braise, Couvrait l'âtre, et semblait un ciel noir étoilé. Et, pendant qu'il séchait ce haillon désolé D'où ruisselait la pluie et l'eau des fondrières, Je songeais que cet homme était plein de prières, Et je regardais, sourd à ce que nous disions, Sa bure où je voyais des constellations. [...]
[...] La transfiguration de ce manteau continue au vers 22, présentant le « haillon désolé », lui donnant encore un côté humain et pathétique. La description est ainsi assez pathétique et bien réelle, accompagnée d'une certaine spiritualité. L'homme serait pour l'auteur « plein de prières » (vers.24), dépassant ce simple côté humain et pauvre, et c'est par cette spiritualité que les trous deviennent étoiles et « constellations » (vers 26). Dès lors, pour conclure, il est possible d'affirmer que Victor Hugo, à travers ce poème, dénonce la misère dans le monde et cela en décrivant le mendiant qu'il rencontre, en employant des méthodes littéraires et en sublimant le personnage pauvre. [...]
[...] Les assonances en « an » de ce vers laissent penser à une prière. Dès lors, le poète démontre que cette misère fait partie du monde quotidien et invite le lecteur à y prêter attention. Afin de souligner cette problématique, est employée une théâtralisation de la scène, et un contact direct entre les deux mondes est mis en avant à travers la parole. III. Le principe de théâtralisation Pour mieux dénoncer, le poète ne manque pas de théâtraliser la scène. Le vers 10 reprend théâtralement le contact direct entre les deux personnages de cette œuvre. [...]
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