Analyse littéraire du poème en prose Contes de Rimbaud, extrait de son recueil Illuminations.
[...] C'est précisément le recueil Illuminations qui marque cet ultime retour de Rimbaud à la poésie. Le titre annonce une série de textes brefs où un regard nécessairement transitoire se voit révéler un monde inconnu avec fulgurance. Selon Verlaine, à qui l'on doit l'édition de ces poèmes, les illuminations font allusion aux enluminures populaires ; or la poésie rimbaldienne, dans plusieurs de ses pièces, dans un univers enfantin collectif qu'elle transmue à sa manière : ainsi en est-il des poèmes Enfance Royauté ou encore Conte Ce dernier, tout particulièrement, s'ancre dans le genre du récit merveilleux destiné notamment à la jeunesse. [...]
[...] 2e niveau de signification : la subversion du genre du conte. o Alors que le paragraphe précédent indiquait la fin du conte (un effet de clôture est assuré par la reprise de termes ou d'idées présentes dans la première phrase : ordinaire fait écho à vulgaire Prince finit la phrase comme il commence la première du conte), une seconde fin s'ajoute, qui fin subvertir encore le modèle générique puisqu'elle renvoie non pas aux codes du conte mais à ceux d'un autre genre (le poème) voire d'aucun. [...]
[...] 1-3 : 1er et 2e niveaux de signification : le conte et la subversion du genre du conte. o Les trois premiers paragraphes présentent toute une série de similitudes dans leur structure, dans leurs termes et dans leur signification vis-à-vis de la construction-déconstruction d'un conte : structure : - l'action est présentée de manière très rapide, ce qui est contraire à la pratique du conte dans lequel il s'agit de procurer au lecteur le plais connaître les détails des aventures vécues par le héros affrontant les obstacles à sa quête (type d'arme utilisé ? [...]
[...] Mais = tentatives pour Illumination. Le poète est éternellement en quête d'ineffable, d'indicible ; ce sont ses seuls échecs qui lui permettent d'écrire de sorte que réussir, c'est échouer absolument, radicalement (pas de réapparition possible), alors qu'échouer, c'est réussir à écrire (cf. Auparavant, le Prince devait détruire pour construire la beauté essentielle ; ici c'est la construction de cette beauté qui aboutit à une destruction (sans réapparition cependant) Une poésie qui dit sa propre impossibilité comme source de création Réussite suprême comme échec n'est pas sans rappeler ce que quelques années plus tôt il écrivait déjà dans une lettre à Paul Demeny : Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dégèlement de tous les sens. [...]
[...] Qu'il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innommables [ ] Donc ce recueil, à nouveau, se fait testament poétique : v. un refus de l'échec, seul possible de toute façon. Réussite du poème par mise en œuvre d'un récit qui est à la fois conte et anti-conte et poème. Mais cette réussite se fait le temps d'une trop courte illumination . Le vers que nous entendons par classique ne se limite pas au XVIIe siècle : il s'agit de tous les vers non libres employés encore au XIXe siècle. [...]
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