Les deux textes sont issus chacun de recueils de fables, l'un de Jean de La Fontaine, l'autre de Jean Anouilh et portent sur la personnification de deux végétaux : le chêne et le roseau. Celui d'Anouilh, écrit près de trois siècles plus tard, s'inspire directement de la fable de La Fontaine à laquelle il répond et dont il conteste la morale.
[...] Le chêne plaint le roseau sur sa nature ou sur les difficultés qu'il doit endurer. Le roseau dément les arguments du chêne sur sa faiblesse et répond qu'il sera toujours le dernier à tenir face à la tempête. La fable se termine dans les deux cas par l'arrivée d'une tempête qui abat le chêne. Les deux textes sont bien des fables comportant une morale, portant le même titre et commençant par le même vers. Ils sont écrits en vers mêlant octosyllabes et alexandrins. [...]
[...] La version d'ANOUILH n'est pas aussi simple, car si le chêne est vaincu par la tempête et que le roseau plie, le dernier vers Je suis encore un chêne. Ne met pas le grand arbre en échec. Même mort et vaincu par le vent, le chêne reste un chêne et ne peut être comparé au roseau ni considéré comme égal ou inférieur à lui pour ANOUILH. Le roseau se réjouit satisfaite de la souffrance du chêne, puisqu'il est victorieux là où le chêne est mort. [...]
[...] Cependant, la fable d'ANOUILH est une réponse à celle de LA FONTAINE dont elle conteste la morale et propose une version en réalité totalement opposée de la fable de LA FONTAINE. Les caractères des deux végétaux sont différents dans la version d'ANOUILH par rapport à celle de LA FONTAINE. Le chêne est moins orgueilleux et compatissant envers le roseau dans la version d'ANOUILH que dans celle de LA FONTAINE. Le roseau apparaît moins sage et davantage sournois dans la version d'ANOUILH où il attend de se venger du chêne et de prendre plaisir à le voir souffrir. La morale est totalement différente dans la version d'ANOUILH. [...]
[...] * La version de la fable développée par ANOUILH contredit entièrement celle de LA FONTAINE, même s'il a repris les mêmes formes que la fable de LA FONTAINE. La morale de LA FONTAINE valorise la capacité d'adaptation et condamne l'orgueil des puissants qui se croient supérieurs à la nature et dont la chute est plus dure. Celle d'ANOUILH associe l'adaptation du roseau à de la passivité et l'orgueil du chêne à de la résistance. De plus, le roseau n'est pas innocent et la souffrance du chêne le réjouit. La morale d'ANOUILH répond donc à celle de LA FONTAINE pour renverser la morale initiale. [...]
[...] Celui d'Anouilh, écrit près de trois siècles plus tard, s'inspire directement de la fable de La Fontaine à laquelle il répond et dont il conteste la morale. En quoi la morale d'Anouilh contredit-elle celle de La Fontaine ? Nous étudierons dans un premier temps les points communs entre les deux textes pour ensuite s'intéresser aux différences (II). * Les deux fables présentent certains points communs étant donné qu'ANOUILH s'inspire de la fable de Jean de LA FONTAINE. La première correspondance est le récit quasiment identique. Il commence par un dialogue entre le chêne et le roseau sur leurs mérites respectifs face à la puissance du vent. [...]
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