Commentaire composé de le "Confiteor de l'artiste" de Baudelaire, paru dans les Petits poèmes en prose. Il permet de comprendre la raison de l'expression de sentiments paradoxaux du poète au sein de la nature. Plus largement, l'étude insiste aussi sur le rôle de ce poème au sein de l'esthétique baudelairienne.
[...] Baudelaire s'affranchit des règles fermées de la poésie sans hésiter à en réutiliser certaines lorsqu'il le juge utile. Dès lors, on ne dira plus texte mais poème, et on ne dira plus paragraphe mais strophe. Une confession Ce poème en prose va ensuite prendre la tournure d'une confession. Le titre déjà, allie ses deux notions : on a le poète, appelé artiste et le thème de la confession, rappelé par le verbe latin conjugué confiteor qui peut se traduire par je confesse On peut donc s'intéresser aux différents rappels de cette thématique qui traversent le poème, ainsi qu'à la nature même de cette confession. [...]
[...] On peut alors parler d'une inspiration sensuelle, c'est-à-dire d'une inspiration directement produite par les sens. a.) Le champ lexical de la pensée On peut commencer par relever le champ lexical de la pensée qui apparaît avec le polyptote du verbe penser conjugué à la première personne du singulier ou à la troisième personne du pluriel. On remarque que, dans le fil du poème, on trouve d'abord toutes ces choses pensent puis, je pense puis, à nouveau, elles pensent La place centrale du poète mime celle qu'il tient au sein de la nature qu'il contemple. [...]
[...] Pour conclure, on peut donc dire que des indices permettent de parler d'un poème en prose, bien plus que d'un texte poétique. Et que ce poème en prose prend tour à tour des allures de confession et de réflexion philosophique. Les rapports qui unissent le poète à la nature Parce que le poème semble aussi s'interroger sur les rapports qui unissent le poète au spectacle qu'il contemple, la nature, on peut ensuite penser que ce détour par la philosophie permet de réfléchir sur la nature de ce lien. [...]
[...] C'est du moins ce que Baudelaire semble vouloir dire jusqu'à la fin de la deuxième strophe. On peut donc bien parler d'une inspiration qui se veut sensuelle, c'est-à-dire qui se fonde uniquement sur les sensations afin de se libérer du risque d'être biaisée par une étape intermédiaire qui serait l'étape d'intellectualisation ou de réflexion. qui s'avère utopique Or ce projet finit par se révéler utopique dans les deux dernières strophes, annoncées par le début du poème où l'on trouve en germe la souffrance et la difficulté dont il va être question. [...]
[...] Il avouerait ainsi une ambition démesurée : chercher le beau, l'étudier, le créer, alors que sans cesse le beau se dérobe. Le thème de la confession, est donc bien présent tout au long du poème, avec une intensité plus forte au début et à la fin. Un langage philosophique Baudelaire a confessé que l'étude du beau lui était impossible. On remarque ensuite que, du ton de la confession, on va passer à un langage philosophique, justifié par le thème du beau, thème sur lequel les philosophes se sont beaucoup interrogés. [...]
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