La lecture approfondie de cet ouvrage nous conduit à y voir plus qu'un récit émouvant sur l'enfance de l'auteur ; Le Premier Homme s'avère être un précieux témoignage sur les fondements de la pensée de Camus et sur les raisons de son engagement.
[...] Tout ceci semble pousser l'auteur à se questionner, à mettre en doute son identité présupposée jusqu'ici, et donc à se tourner vers son passé et aller à la recherche de ses racines véritables. Par conséquent, le Premier Homme se veut être un roman vrai, qui nous fait découvrir la nature profonde de Camus, les fondements de sa vie. Son œuvre est passionnante du fait de son contenu d'inspiration autobiographique, mais il faut bien comprendre que c'est surtout grâce à une forme appropriée qu'il peut nous communiquer avec justesse ce que fut son enfance. [...]
[...] Le Premier homme relate une double quête, celle du père et celle de soi. Tout au long du roman, nous sommes donc les spectateurs de la quête d'identité du héros, Jacques, alter ego d'Albert Camus qui passe par l'évocation de son passé. Le contenu de cette autobiographie fictive est ainsi fournie par les souvenirs d'enfance et d'adolescence d'Albert Camus : souvenirs de la vie familiale, de l'école, du lycée, de la rue, à Alger de 1914 au début des années 1930. [...]
[...] Le premier homme, à la fois autobiographie déguisée, récit d'enfance, quête des origines, et fresque historique, nous livre un précieux témoignage sur la naissance d'une vocation, l'éveil d'une conscience politique. En choisissant un style approprié avec une profusion de sensations, d'images et de rythmes, ainsi qu'une écriture sensible, Camus réussit avec brio à nous faire revivre son enfance dans un quartier pauvre d'Alger. Ce récit présente donc l'intérêt majeur de nous faire découvrir Camus dans toute sa nature, il nous permet de comprendre ce qui a forgé sa personnalité, ce qui l'a poussé à défendre diverses causes, ce qui est responsable de ses choix de vie, bref, ce qui l'a aidé à devenir ce qu'il est. [...]
[...] Cependant, ce style littéraire n'a pas pour unique but de nous plonger dans l'enfance de Camus et de nous faire voir les aspirations de ce petit écolier algérien ; la valorisation du monde sensible qu'opère l'auteur grâce à son écriture nous dévoile son mode de pensée. Il se révèle ainsi être un homme qui vit au travers de ses passions et de ses pulsions. Il semble avoir un rapport sensuel aux choses, il perçoit le monde, la genèse de sa pensée est dans le vécu C'est encore en examinant son enfance que l'on peut comprendre la raison de ce besoin de concret. En effet, il ne pouvait pas penser avec des modèles culturels ou avec des objets car il n'en avait pas. [...]
[...] C'est son expérience, et surtout son ressentie qui le guident, à ce propos Camus écrit «C'est dans la vie et non dans Marx que j'ai appris la misère Le style de Le Premier homme ressemble donc à ce que Camus était en tant qu'homme. En somme, certains évènements relatés dans cet ouvrage ont marqués l'enfance de Camus et lui ont laissés de nombreuses traces. Ceci est particulièrement vrai lors de son passage au lycée, où une nouvelle vie commence pour lui puisque tout les matins, il quitte son quartier pauvre pour se rendre en tramway à son lycée, au sud de Bab-el-Oued. [...]
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