Rousseau, "Les Confessions", Le vol des pommes : commentaire

Résumé du document

Les Confessions, oeuvre autobiographique de Jean-Jacques Rousseau, écrivain du XVIIIème, repose sur un postulat : le meilleur moyen de connaître véritablement un individu est à la fois l'introspection et l'examen de toute sa vie depuis son enfance. Dans cet extrait, le narrateur fait le récit d'une tentative de vol. Mis en apprentissage chez un maître dur et injuste, le narrateur souffre de privations qui ont pour conséquences de le transformer en voleur. Cependant, l'auteur prend soin de se ménager la bienveillance du lecteur.
Ainsi, nous allons voir que ce récit comprend toutes les caractéristiques de l'écriture autobiographique, et que l'auteur prend soin de le mettre en scène afin d'attirer le lecteur et l'inciter à adhérer à la position de l'écrivain.
La question que se l'on pose est : « Quel regard le narrateur adulte porte-t-il sur l'enfant qu'il était ? ».

I. Un récit autobiographique fortement dramatisé

A. Un récit autobiographique

Nous pouvons observer tout au long de l'extrait étudié l'omniprésence du statut du « je ». En effet, les 3 « je » apparaissent : tout d'abord le « je » de l'auteur, ensuite le « je » du personnage qui apparait presque constamment et se confond avec le « je » du narrateur. Par ailleurs, nous pouvons remarquer que le récit de l'auteur est un récit rétrospectif mais aussi chronologique. (...)

Extraits

[...] Les procédés comiques : un regard amusé. En analysant le texte, on note que le narrateur exagère ses propos ; et que cette exagération a un rôle : en effet, cela donne un effet comique entre le regard de l'enfant et celui de l'adulte. Par exemple lorsque l'auteur évoque le maître tel un dragon qui ne dormait pas décrit la pomme comme un précieux fruit dont je ne pouvais m'approcher ; ou encore quand il décrit ses impressions concernant la difficulté à voler la pomme je ne perdis point courage ; mais j'avais perdu beaucoup de temps. [...]

[...] Par ailleurs, nous pouvons remarquer que le récit de l'auteur est un récit rétrospectif mais aussi chronologique. Ce récit est rétrospectif car il est au passé mais aussi car il évoque un souvenir d'enfance de l'écrivain ; et chronologique car il est écrit dans l'ordre dans lequel l'évènement s'est déroulé. Il est encadré par une ouverture et une chute. Tout cela permet ainsi d'assurer une cohérence ou une meilleure compréhension pour le lecteur. B. Art de la mise en scène. Il s'agit en effet d'éveiller et de maintenir la curiosité du lecteur. [...]

[...] Mais d'autres effets sont aussi présents comme la vivacité du récit : on remarque la présence d'un grand nombre de verbes d'action ; ainsi que l'utilisation de la parataxe. C'est un procédé qui consiste à utiliser la ponctuation à la place des liens de coordination ou de subordination. L'auteur joue beaucoup dans son récit avec ce procédé. D'autre part, l'écrivain, de par la manière dont il décrit l'histoire, instaure une atmosphère de suspens tout au long du récit : c'est-à-dire qu'il décrit chaque étape du récit et en accélérant parfois le rythme. II. Un regard à la fois attendu et amusé. A. [...]

[...] Mis en apprentissage chez un maître dur et injuste, le narrateur souffre de privations qui ont pour conséquences de le transformer en voleur. Cependant, l'auteur prend soin de se ménager la bienveillance du lecteur. Ainsi, nous allons voir que ce récit comprend toutes les caractéristiques de l'écriture autobiographique, et que l'auteur prend soin de le mettre en scène afin d'attirer le lecteur et l'inciter à adhérer à la position de l'écrivain. La question que se l'on pose est : Quel regard le narrateur adulte porte- t-il sur l'enfant qu'il était ? I. Un récit autobiographique fortement dramatisé. A. [...]

[...] Il évoque un souvenir à la fois douloureux (car le maître de l'auteur était très stricte) et courageux, mais qui en réalité provoque le rire chez le lecteur. En effet, la multiplication d'actes désespérés pour attraper une pomme est navrant, et donc comique. De plus, le lecteur se positionne du côté de l'écrivain car ce dernier cherche à le séduire ; donc à la fin de l'histoire, le lecteur se voit déçu par la fin malencontreuse que l'auteur doit subir. [...]