Confessions, livres III, Jean-Jacques Rousseau, écrire, parler en public, lettre pour se présenter
Rousseau écrit dans le livre III des Confessions : "Le parti que j'ai pris d'écrire et de me cacher est précisément celui qui me convenait". Vous commenterez ce jugement en vous interrogeant sur la nature du projet autobiographique de Rousseau et sur les modalités de sa réalisation.
[...] Sujet : Rousseau écrit dans le livre III des Confessions : « Le parti que j'ai pris d'écrire et de me cacher est précisément celui qui me convenait. ». Vous commenterez ce jugement en vous interrogeant sur la nature du projet autobiographique de Rousseau et sur les modalités de sa réalisation. Dans le livre III des Confessions, Rousseau réalise une véritable profession de foi sur son rapport à l'écriture : il évoque ses difficultés à écrire. Effectivement, il avoue son perfectionnisme qui le conduit à l'impuissance. [...]
[...] L'ambiguïté du projet autobiographique est d'accéder à la vérité de l'homme à partir d'un état de conscience confus, en échappant à ses propres cohérences. L'autobiographie trouve sa force dans la connaissance. Rousseau est incapable de parler en public. Il choisit donc l'écrit. Par exemple, lorsqu'il se présente à Madame de Warense, il tend une lettre pour se présenter. Il s'agit, pour Rousseau, d'un moyen de se cacher, d'écrire sa vie en se cachant. Rousseau écrit pour se cacher parce qu'il ne peut avoir recours à la parole pour dire ou pour avouer. [...]
[...] Effectivement, il n'utilise pas sa véritable identité mais il n'utilise pas non plus sa véritable personnalité, ni ses véritables capacités. Il se fait donc passer pour un musicien connu. Or, Rousseau subira une grande secousse psychologique lorsqu'il fera représenter un opéra écrit de sa main, puisque ce sera une véritable catastrophe. Il subira une véritable humiliation et Rousseau adulte se moquera de ce jeune Rousseau qui se fait des illusions sur ses capacités. Le masque est aussi une cachette et représente le monde de l'obscurité. [...]
[...] Rousseau nous présente une contre-figure de l'écrivain : un écrivain par défaut. Rousseau se montre comme un autodidacte incapable d'apprendre et incapable même de comprendre. Il est inapte à l'apprentissage et à la vie en société. Écrire lui permet d'expier ses fautes, ce n'est plus un choix, il s'agit d'un réel besoin d'écrire pour s'exclure du monde. L'écriture a enfermé Rousseau en lui-même. C'est un aveu surprenant venant d'un écrivain malgré lui. Selon lui, l'écriture n'est pas un glorieux métier mais un refuge, une façon de pallier à ses incompétences. [...]
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