Les Confessions, Jean-Jacques Rousseau, « Il est singulier » p 217, « à ces heures-là » p 218, apprentissage de la sexualité
Le passage prend place dans le livre V qui contrairement aux autres livres est unifié par un même lieu : Chambéry, chez Madame de Warens. Rousseau a précédemment évoqué son vif enthousiasme pour la France, mais surtout s'est développée sa fibre musicale. La rencontre avec l'abbé Palais et P. Caton musiciens a déclenché une prise de conscience chez Rousseau qui s'est empressé de quitter son poste au cadastre, décidant de vivre de musique en donnant des leçons de musique pour subvenir à ses besoins. Notre passage est l'évocation des jeunes filles à qui J.J. donne ses cours de musique. Lecture
On remarque dans cet extrait, peuplé de figures féminines, la découverte de la sensualité. En cela, le texte autobiographique se veut programmatique, annonçant l'important épisode de l'éveil de la sexualité avec Madame de Warens. L'autobiographie est donc ici véritablement « travaillée » en ce sens que l'auteur y prévoit une progression logique entre la passion pour la musique évoquée par la rencontre avec les deux prêtres, et la sexualité. Passage charnière donc qui annonce à demi-mot ce qui était déjà en germe dans le livre IV dans l'épisode avec Mlle de Graffenried et Mlle Galley.
[...] Description physique de la jeune femme, et insistance sur sa voix, qui ainsi permet de maintenir en arrière plan le propos sur les leçons de musique, qui servent en quelque sorte de prétexte à la description successive des écolières. Puis le propos dévie sur la cicatrice au sein de Mademoiselle de Menthon. La phrase cette marque attirait quelquefois de ce côté mon attention est d'une certaine manière euphémistique, notamment à travers le quelquefois La relative accidentelle qui bientôt n'était plus pour la cicatrice ajoute une tournure plus triviale au propos. [...]
[...] En cela, le texte autobiographique se veut programmatique, annonçant l'important épisode de l'éveil de la sexualité avec Madame de Warens. L'autobiographie est donc ici véritablement travaillée en ce sens que l'auteur y prévoit une progression logique entre la passion pour la musique évoquée par la rencontre avec les deux prêtres, et la sexualité. Passage charnière donc qui annonce à demi-mot ce qui était déjà en germe dans le livre IV dans l'épisode avec Mlle de Graffenried et Mlle Galley. Le 1er mouvement correspond à une forme d'introduction sur les femmes de Chambéry et particulièrement les charmantes écolières de Rousseau. [...]
[...] Cette explication a tenté de suivre la problématique d'un texte où l'éveil de la sensualité est apparent, bien qu'encore un peu réfréné à certains égards. Le passage s'inscrit aussi dans cette lignée de tant de portrait de femmes telles Mme de Basile, Mademoiselle Graffenried et Mademoiselle Galley etc. qui président à une liste de préférences en quelque sorte. Ce passage est important dans l'économie des Confessions puisqu'il se situe véritablement à la lisière de ses premiers rapports aux femmes, évoquant encore la sensualité qui s'éveille à l'adolescence. [...]
[...] Les phrases semblent être à double sens, du moins orienter le lecteur, à demi-mots vers une lecture de Rousseau comme personnage sensuel ou du moins semble annoncer le regard sur les jeunes femmes, l'éveil de la sensualité. Les deux premières phrases de l'extrait tendent donc vers cette sorte de conclusion : Je ne puis, en vérité, me rappeler sans plaisir le souvenir de mes jeunes écolières Autrement dit, la parole de Rousseau qui se cachait depuis le début de l'extrait derrière des formules impersonnelles semble ici se dévoiler à travers une sorte d'aveu motivé par le je ne puis etc. [...]
[...] La première fut Mademoiselle de Mellarède Caractérisation du personnage : ma voisine, sœur de l'élève de M. Gaime On passe du passé-simple à l'imparfait dans la tournure présentative c'était il s'agit là du portrait de la jeune fille. On peut analyser l'incise vivacité caressante De même le substantif grâces se trouve ici au pluriel, on trouve habituellement le déterminant complexe accompagné du singulier. Ce qui nous indique alors qu'il ne s'agit pas de grâce comme caractéristique morale, ou bien exprimant une gestuelle/ maintient gracieuse/x mais bien les grâces physiques (chercher dans le Dictionnaire historique et retour sur le caractère moral sans étourderie au singulier. [...]
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