Rousseau, confessions, ruban volé, critique littéraire
Critique littéraire de l'épisode du ruban volé, Livre II, des Confessions de Jean-Jacques Rousseau.
[...] Lorsqu'il couche ses premiers mots, en 1765, le monde européen vit de profonds bouleversements. En effet, le système monarchique s'affaiblit en France où la politique balbutie suite au conflit de succession d'Autriche et l'issue malheureuse de la guerre de Sept Ans. L'Angleterre, quant à elle, est plus puissante que jamais et la Prusse semble montrer des velléités conquérantes. Dans ce contexte, Rousseau se met à la tâche de l'oeuvre de sa vie dont il écrira les derniers mots cinq ans après les premiers (1770). [...]
[...] Suite à Le Pacte autobiographique, Seuil, coll. "Poétique" ibid. notre analyse (point il ne fait aucun doute que les Confessions remplissent les conditions nécessaires à la validation autobiographique du récit, en tout cas pour la première partie de la définition critèrielle. Encore faut-il nous pencher sur la relation de Rousseau avec luimême face à ses lecteurs. Celle-ci est clairement explicitée dans le préambule aux Confessions, intitulé Intus, et in cute : forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. [...]
[...] 93] l'a conduit en grande partie à la rédactions de ses confessions. Une véritable rhétorique est mise en place dans cet extrait, une rhétorique de l'aveu. L'écrivain avoue un acte qui l'a fait souffrir jusqu'à jour» et, pour lui, il semble suffisant, afin d'en être absolu, de reconnaître sa culpabilité. Il semble trouver la délivrance dans ses remords, dans de le fait de sa souffrance, conditions minimales pour se présenter devant le Créateur, débarrassé de sa «coulpe». Rousseau est une victime de Jean-Jacques. [...]
[...] I.1 Synthèse de l'extrait proposé Rousseau nous relate ici un épisode peu glorieux de sa jeune vie et son récit prend la forme d'un aveu. Ce n'est d'ailleurs pas la première occurrence d'un tel geste. En effet, dans le Livre l'épisode de la fessée revêt la même symbolique. II.Analyse II.1 Découpage de l'extrait Afin de faciliter notre travail d'analyse et surtout parce qu'il nous semble évident que l'extrait proposé se prête particulièrement bien à ce genre d'exercice, nous proposons en guise de préambule de le découper sémantiquement. [...]
[...] Car là se situe tout l'enjeu des Confessions, donc de ce texte. En effet, l'extrait que nous avons lu, présente un constant va-et-vient entre histoire et discours (selon la définition qu'en a pu faire Benvéniste), entre passé et présent, comme si le passé constituait un miroir pour Rousseau; il y voit le Jean-Jacques d'alors et constate ce qu'il est devenu (le «Rousseau» de maintenant). L'écrivain est transporté dans le passé et en ressort pour commenter, argumenter, justifier. Dans ce texte, nous constatons encore que la place de l'histoire de Jean-Jacques est relativement réduite par rapport au discours de Rousseau, et nous remarquons que, même si les deux modes sont parfois segmentés de manière nette, très souvent, l'histoire est envahie par le discours [l. [...]
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