La Condition ouvrière, Simone Weil, 1951, première lettre, Albertine Thévenon, philosophie, ouvrière, genre épistolaire, ouvrier, travail, usine, expérience d'ouvrière, conditions du travail, condition ouvrière, femme engagée, expérience, confidences, analyse
Simone Weil (1909-1943), âgée de seulement 25 ans, décide de quitter le lycée, où elle enseigne la philosophie, pour une expérience d'ouvrière à l'usine. Elle abandonne délibérément un « travail » pour un autre afin de réfléchir, dans l'action, sur une éventuelle amélioration de « la condition ouvrière ». Dans cette première lettre envoyée à son amie Albertine Thévenon, (janvier 1935), Simone Weil se sert du genre épistolaire afin de dévoiler les conditions de son expérience, dans un ton amical certes, mais non sans critique de l'état de l'ouvrier en général.
[...] Simone Weil ne peut rien contre une politique économique qui assujettit l'ouvrier. Est-ce cette incapacité de changer qui cause son amertume ? Conclusion La lettre de Simone Weil à Albertine Thévenon, en passant du cercle amical au cercle public, donne à lire une écrivaine d'un « engagement absolu » : La description est au service de la dénonciation et l'expérience en tant qu'ouvrière devient un argument d'autorité contre le travail servile. Simone ne peut changer le monde ; elle peut par contre proposer un arrangement entre l'usine et l'ouvrier pour améliorer les conditions du travail. [...]
[...] C'est l'impact immédiat du travail sur la pensée du travailleur : « renoncer tout à fait à penser » (Page 52). Tu le regrettes ? Simon répond (page 50) : « je ne regrette pas une minute de m'être lancé dans cette expérience. Bien au contraire, je m'en félicite infiniment toutes les fois que j'y pense ». Pourquoi une telle « aventure » ? Simone Weil exprime le pourquoi de l'expérience dès la page 50 : « cette expérience . [...]
[...] La Condition ouvrière, pages 49-54 (Édition Flammarion, 2022) - Simone Weil (1951) - Analyse de la première lettre envoyée par Simone Weil à Albertine Thévenon Programme : Classes prépas scientifiques 2023 Plan de l'analyse Ce que peut la lettre Un dialogue monologual Confidences Les conditions du travail : entre l'exprimable et l'indicible Les choses exprimables : le taylorisme L'ineffable ou comment dire le malheur (Re)Penser la condition ouvrière dans l'expérience Entre théorie et pratique L'autoportrait d'une femme engagée Introduction Simone Weil (1909-1943), âgée de seulement 25 ans, décide de quitter le lycée, où elle enseigne la philosophie, pour une expérience d'ouvrière à l'usine. [...]
[...] Les conditions du travail : entre l'exprimable et l'indicible Simone Weil résume son souci de rapporter son expérience en une seule phrase. Dans la page 49, on lit ceci : « c'est la multitude des choses à dire et l'impossibilité d'exprimer l'essentiel ». Il s'agit d'une phrase programmatique qui se décline, le long de l'œuvre, en deux démarches : « des choses exprimables » (l'expression vient de Simone Weil, page 50) et des choses « difficiles à exprimer » (page 53). [...]
[...] L'expérience de l'usine est donc perçue comme un hommage à cette couche. Cette découverte de la condition ouvrière a suscité en elle de la joie : la joie de comprendre la vie autrement : mais, elle précise, page 50 : « Je connaitrai encore la joie, mais il y a une certaine légèreté de cœur qui me restera, il me semble toujours impossible ». Simone Weil parle d'une légèreté de cœur, une certaine paix avec sa conscience qui lui est « toujours impossible ». Pourquoi une telle légèreté de cœur ? [...]
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