André Malraux (1901-1976), écrivain français et ministre des affaires culturelles sous De Gaulle, s'est inspiré d'un voyage en Asie effectué en 1923 pour écrire La Condition Humaine pour lequel il a obtenu le prix Goncourt en 1933. En prenant en toile de fond une insurrection et une répression, l'auteur nous y parle de révolution, de mort, de solitude et de fraternité.
Dans ce passage, Gisors, universitaire marxiste qui fait figure de sage, nous livre la vision qu'il a de son fils Kyo et de son ami Tchen en tant que révolutionnaires. A cette occasion, nous pouvons nous interroger sur l'origine de l'engagement politique. Nous verrons tout d'abord les traits des héros malruciens à travers le portrait que Gisors fait de son fils et de Tchen puis nous analyserons ce qui motive leur combat (...)
[...] Il est en cela en adécuation avec Malraux qui estimait que l'homme était ce qu'il faisait. Dans ce passage, "l'action" (l.5 & 14) motive les deux amis. Cependant, Kyo l'a choisie de façon délibérée alors que Tchen y a été précipité. Il a été conduit par les événements et en cela, son action n'est pas issue d'un choix mûrement réfléchi. Le premier avait un véritable projet politique qu'il a construit "d'une façon grave et préméditée" (l.5/6). Son "éducation japonaise" (l.2) que l'on imagine stricte lui a donné une "discipline" (l.20). [...]
[...] Il souhaite manger, ce qui correspond à un besoin basique lié à sa situation financière précaire. D'autre part, son engagement doit être porteur d'auto-satisfaction. Le rythme ternaire avec répétition de l'adjectif possessif (ses,sa,son) aux lignes 17 et 18 prouve qu'il pense à lui avant tout, l'"orgueil" (l.17) étant un de ses défauts. Kyo par contre sépare sa "vie privée" (l.32) où il se pose des "questions individuelles" (l.31) de sa vie publique où il s'attache à résoudre des problèmes politiques collectifs. [...]
[...] En prenant en toile de fond une insurrection et une répression, l'auteur nous y parle de révolution, de mort, de solitude et de fraternité. Dans ce passage, Gisors, universitaire marxiste qui fait figure de sage, nous livre la vision qu'il a de son fils Kyo et de son ami Tchen en tant que révolutionnaires. A cette occasion, nous pouvons nous interroger sur l'origine de l'engagement politique. Nous verrons tout d'abord les traits des héros malruciens à travers le portrait que Gisors fait de son fils et de Tchen puis nous analyserons ce qui motive leur combat. [...]
[...] Tchen, au contraire, reste séparé du monde des hommes, l'action donne un "sens à sa solitude" (l.18) tandis que Kyo en cherche un au travail (l.30). Il est un apprenti dans le monde du terrorisme et a besoin d'un mentor, le vieux Gisors. Donc bien qu'engagé dans le groupuscule terroriste, il reste à l'écart de l'action principale. Toutes ses actions ne nécessitent aucun co- équipier. Peut-être son caractère "naturellement austère" (l.16), n'engage- t-il pas ses camarades à le fréquenter en dehors de leur combat politique commun. [...]
[...] L'expression "en face de" nous le montre confronté à son âge où il n'a rien construit de solide et à son pays tout entier. On le sent abattu devant l'inconnu, énorme et menaçant. Il est également instable professionnellement, de "chauffeur de camion" (l.12), il devient "aide-chimiste" (l.14) puis "rien" (l.14), pronom indéfini mis pour chômeur.Il va donc se chercher et se découvrir au fur et à mesure. Il transforme sa passion religieuse initiale -rappelons qu'il a été élevé par un pasteur - en passion politique. [...]
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