Hannah Arendt, "La condition de l'homme moderne" - publié le 28/02/2008

Résumé du document

Etude des problématiques et enjeux de l'ouvrage de Hannh Arendt, La condition de l'homme moderne suivie de la résolution qu'elle donne à ces problèmes philosophiques.

Extraits

[...] L'œuvre est donc la fabrication d'objets durables, qui constituent un monde humain. D'ailleurs : «Outils et instruments sont si bien objets-du-monde qu ils peuvent servir de critères pour classer des civilisations entières.» 196) L'action : le monde pleinement humain des relations action, seule activité qui mettent directement en rapport les hommes, sans l intermédiaire des objets ni de la matière, correspond à la condition humaine, au fait que ce sont des hommes et non pas l homme, qui vivent sur terre et habitent le monde.» 41) Durée, immortalité et éternité : La vie est dans la durée et c'est la réflexion sur l'éternité qui fonde la réflexion philosophique. [...]

[...] Hannah Arendt étudie alors le déplacement de la frontière public/privée de ces trois entités de la vita activa dans l'histoire. Ainsi dans le monde grec on distingue d'un côté l'individu libre, le citoyen de la polis dont l'action politique lui confère toute son humanité, et de l'autre, l'individu tenu par la nécessité (femme esclave). Cette frontière va évoluer au cours du temps, et cela aide à comprendre les caractéristiques de notre époque. Ainsi, Le travail, qui relevait de la sphère privée, emplit progressivement le domaine public : l'homme privilégie alors son appartenance à une espèce qui a des buts communs, un intérêt général en particulier de production de richesses qu'il convient de valoriser ; l'espace public se socialise. [...]

[...] Son analyse la conduit a critiquer certains aspects de notre modernité. Arendt associe la condition humaine à la vita activa qui rassemble l'ensemble des actes de l'être humain dans le monde, celle-ci s'exerce autour de trois axes liés aux trois aspects de l'homme: - En tant qu‘animal laborans et il doit s'entretenir et renouveler sa vie grâce au travail. Le travail renvoie donc au monde de la nécessité, du cycle production / consommation, du cycle vital et donc de ce qui est mortel. [...]

[...] Arendt souligne également qu'il est essentiel de séparer les trois axes de la vita activa comme le faisaient d‘ailleurs les grecs. Ainsi, cela permet d'accéder à un monde pleinement humain un monde de liberté libérée. Le monde contemporain ayant effacer les frontières entres ces trois entités souffrent de médiocrité et d'asservissement. En effet, avec la montée de la mondialisation et du capitalisme, tout ce que l'homme fait ou veut faire à un but purement économique. Selon Arendt, ce n'est qu'en prenant exemple sur les grecs que l'on peut espérer accéder à un avenir meilleur. [...]

[...] En effet, elle redonne son importance à la conception philosophique antique de la condition de l'homme en vue de nourrir une critique pertinente de la modernité. Elle répond à cette problématique originale en défendant vigoureusement la vie publique et l'action, c'est-à-dire de ce rapport direct entre les hommes qui ne se réduit pas uniquement aux rapports de production et d'échanges. Le travail d'Arendt est également important puisqu'il nous permet de comprendre le phénomène qui conduit à l'avènement de la consommation dans nos sociétés. [...]