Commentaire composé sur un poème de Jules Laforgue intitulé Complainte d'un dimanche.
[...] Puis, après le 15ème vers, le poème s'engage sur une méditation amère du poète sur lui-même et le jugement que le poète porte sur son activité de poète est sévère : il met en avant l'idée de répétitions et de radotages inutiles. Enfin, le poème entamé du passé qui a avorté, on en vient au présent, puis à la fin du poème, il y a une reprise du premier vers avec des variantes, avec un adverbe qui change et une variante de temps avec le passé simple qui sonne comme une conclusion. Cette fin semblable au début suggère l'idée d'un éternel recommencement. La réalité, telle qu'elle est décrite, constitue un triste tableau parisien. [...]
[...] Pour qualifier le paysage, Laforgue a utilisé un épithète. Ce poème n'a pas des tournures très harmonieuses, on voit un néologisme dans l'emploi du verbe se ressasser Il y a la cohabitation de styles variés et opposés. On peut dire que le style de l'ensemble du poème est non conventionnel. La figure du poète et la poésie elle-même sont également maltraitées et dévalorisées. Conclusion : Les sentiments qui s'expriment dans ce poème nous font entendre l'écho de ce qu'on a appelé le spleen baudelérien Ce n'est pas une poésie semblable à celle de Baudelaire. [...]
[...] Jules Laforgue a repris et adapté cette forme ancienne dans un recueil publié à son nom en 1885 intitulé Les complaintes. Ces poèmes marqués par un mal de vivre né de l'ennui du un sentiment de malheur et par le désir de ne jamais combler une évasion libératrice. Il exprime l'Ennui devant un monde monotone et uniforme. L'horreur de la journée du dimanche qui est pour Laforgue un jour vide et un thème présent dans d'autres poèmes du recueil. Plan : I). Un poème de l'ennui et de la monotonie. II). Un triste tableau parisien. III). [...]
[...] En ce qui concerne les rimes, le mot qui termine le premier vers est toujours le même que le dernier mot du cinquième vers. Les rimes sont toutes des rimes féminines, ce qui n'est pas du tout classique. En outre, certaines rimes ne sont pas de vraies rimes mais des assonances. Le rythme est assez souvent désarticulé, on a rarement affaire à un alexandrin classique et une coupe après le sixième pied. Il fait subir de nombreuses entorses à la versification traditionnelle. [...]
[...] glycines qui deviennent des squelettes les arbres quand à eux dessinent dans le ciel des bandages livides et à cet égard en plein d'un hôpital est symbolique de cet atmosphère morbide qui constitue l'univers du poème. Tout cela forme un paysage malade. Le malade, qui est le poète transmet sa hantise de la maladie sur ce qu'il voit. Ce paysage est placé sous le signe de la petitesse : cinq arbres mesquines rafales et ces mots sont répétés d'une façon volontairement maladroite. On note chez Laforgue dans ce texte une volonté de dépoétiser ce dont il parle, c'est une sorte d'anti-lyrisme qui recherche une poésie grinçante et dissonante. [...]
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