Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes n'est pas le récit fondateur du mythe du Graal, mais, en tout cas, il est le prédécesseur de la Queste del Saint-Graal. Cette dernière en constitue donc une sorte de continuation. Ces deux romans (l'un en vers, l'autre en prose), se partagent quelques personnages : Perceval, notamment, est présent dans les deux récits. Ils ont donc en commun de mettre en scène des héros, des chevaliers de la table ronde qui, au gré d'aventures et de rencontres, s'approchent ou se détournent du Graal. Une thématique commune, mais dont le traitement diffère, est celle de la faute et de la rédemption (qu'incarnent Perceval et Lancelot, héros respectifs du Conte et de la Queste).
La narration de la faute de Lancelot et de Perceval présente donc, et divergences, et points concordants.
Quant aux récits de la rédemption de l'un et de l'autre, marquées toutes deux par la rencontre d'un ermite, ils se rejoignent et s'éloignent à la fois.
Ces deux récits développent une sorte de nouvel idéal de chevalier : un modèle de chevalier avec de la profondeur.
[...] Il est amer également (il a l'amertume du bois mort : cela s'oppose à la douceur qu'il devrait avoir). Enfin, son cœur est plus nu que le figuier Son cœur est un arbre dépouillé, comme le figuier stérile, sans fruits, de Jérusalem. Le Graal était près de Lancelot, si vide de bonnes actions. Lancelot a accompli un cheminement : il s'est confessé et a fait pénitence. Mais il est disqualifié aux yeux des autres chevaliers car ils le prenaient pour le meilleur d'entre eux. Lancelot est confessé, et ensuite converti. [...]
[...] Comparaison entre la faute et la rédemption de Perceval chez Chrétien de Troyes (Conte du Graal) et la faute et la rédemption de Lancelot dans la Queste del Saint Graal Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes n'est pas le récit fondateur du mythe du Graal, mais, en tout cas, il est le prédécesseur de la Queste del Saint-Graal. Cette dernière en constitue donc une sorte de continuation. Ces deux romans (l'un en vers, l'autre en prose), se partagent quelques personnages : Perceval, notamment, est présent dans les deux récits. [...]
[...] Le traitement de la faute de Perceval par Chrétien de Troyes est dense et, à partir de ce moment du récit, il va, pour Jean Frappier, être hanté par le désir insatisfait de rencontrer qui puisse le renseigner sur les merveilles de la lance et du Graal La faute de Perceval le Gallois est exprimée par une nouvelle rencontre, toujours une femme, la Demoiselle Hideuse. Après la rencontre de la pucelle, Perceval doit prendre une autre route. Sur la neige, avant sa rencontre avec la Demoiselle Hideuse, il a de nouveau vu la lance et le Graal, ainsi que des gouttes de sang. Encore une fois, il s'est tu. Il a fauté à nouveau. Il s'en va, en pleine solitude. [...]
[...] Le social est un frein à l'identité et à la foi (Perceval et Lancelot trouvent leurs vraies voies chez l'ermite). Faute et Rédemption de Perceval ou Faute et Rédemption de Lancelot ainsi aurait-on pu appeler ce qui aurait pu constituer deux romans à part entière tellement ces deux termes de faute et de rédemption résument bien la situation similaire de ces deux chevaliers-personnages. Mais les deux romans devraient être distincts car le traitement de la faute et de la rédemption diffère un peu entre Perceval et Lancelot. [...]
[...] Et, à présent, c'est l'ermite qui va dire à Perceval quelle est sa faute première, originelle. C'est d'avoir, en la quittant, tué sa mère de chagrin. Le péché rend Perceval silencieux. L'ermite lui révèle aussi leur lien de parenté : il est le frère de sa mère, donc son oncle. Ensuite, il définit sa pénitence. Perceval va devoir, chaque jour, prier (chaque matin précisément) à l'église, assister à la messe tous les jours, honorer Dieu et les hommes, aider les dames en détresse, et partager le repas de l'ermite pendant deux jours. [...]
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