Héroïsme, Cyrus, Crésus, Solon, Artamène ou le Grand Cyrus, Histoires d'Hérodote, normes de genre, masculin, féminin, amour, héros, honneur, exploits, guerre, Damophile, Mandane, Cydnon, Le Cid
La question de l'héroïsme est une question essentielle dans des œuvres telles que Le Cid, ou encore Artamène ou le Grand Cyrus. Effectivement, les personnages de ces œuvres, aussi bien féminins que masculins, sont mis en avant pour leurs qualités héroïques. On peut ainsi se demander comment et jusqu'à quel point l'héroïsme déplace les normes de genre – au sens de « gender studies » – à l'époque à laquelle sont écrits les textes que nous avons étudiés. Il convient de rappeler que « féminin » et « masculin » font référence aux normes de genre.
[...] Il est éloquent - du grec « erein » - et cette qualité fait de lui un véritable héros, incarnant de nombreuses vertus. Dans la suite du texte, Cyrus est placé comme l'égal des dieux. Il peut diriger la pluie, comme Apollon dans le texte original. Il semble ainsi incarner une divinité terrestre. Il ne semble être ni un homme classique ni un réel Dieu. Il transcende la limite entre le mortel et l'immortel. On comprend que sa figure soit glorifiée par les deux auteurs qui valorisent, à travers lui, la figure de Condé - duquel ils sont « clients ». [...]
[...] Dans les Histoires, Cyrus est l'agresseur de Crésus, alors que dans Artamène ou le Grand Cyrus, il est seulement son défenseur. Le rôle qu'il joue dans les deux œuvres est donc totalement différent et le met en avant. Il est hissé au rang de héros. Dès son arrivée à Sardis, il apprend la nouvelle, et s'empresse d'aller défendre Crésus. Il ordonne directement au roi d'Assyrie de libérer cet homme des flammes : « À peine Cyrus eut-il fait ce commandement, que le Peuple et les Soldats, jetèrent mille cris d'acclamations : commençant tous de vouloir éteindre le feu » (lignes 31 et 32). [...]
[...] Une partie enchâssée du roman Artamène ou le Grand Cyrus lui est entièrement consacrée. Durant toute cette partie, on peut s'apercevoir que Sapho parle bien. Ses suivantes l'admirent, notamment Cydnon, qui aimerait pouvoir parler comme elle. Les femmes qui entourent Sapho aimeraient donc pouvoir se masculiniser par le savoir, de la même manière qu'elle. On peut penser à la carte de tendre, étudiée en cours, qui mettait en avant les amitiés entre femmes, comme le fait Sapho. Elle se créer un cercle d'amies qui déplace les normes de genre. [...]
[...] On peut voir cela dans Le Cid ou dans Artamène ou le Grand Cyrus où Cyrus et Rodrigue savent s'exprimer d'une admirable manière. Peu de femmes sont autorisées à avoir des connaissances, à l'époque. L'écriture d'Artamène ou le Grand Cyrus démontre bien cela : Madeleine de Scudéry - souvent surnommée Sapho - ne pouvait pas signer les textes avec son frère. Au début, seul lui était représenté sur la couverture, par exemple. Il en est de même pour toutes les autrices écrivant des textes au XVIIème siècle. Les qualités intellectuelles sont donc, souvent, rapprochées des hommes dans les normes de genres. [...]
[...] Ainsi, on peut affirmer que ces modifications tiennent un rôle important dans l'histoire. Les Scudéry apportent des changements aux Histoires d'Hérodote pour mettre en avant des traits importants de la figure de Cyrus, notamment sa valeur et son héroïsme. En effet, dans les deux extraits que nous avons étudiés ci-dessus, nous pouvons voir que la magnanimité de Cyrus est mise en avant. Ce personnage a une plus « grande âme » chez les Scudéry que chez Hérodote. Cette qualité est mise en avant dès les premières lignes des deux récits. [...]
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