Le texte est composé de deux parties principales.
La dernière phrase en est le résumé : « C'est donc à l'être capable d'acquérir le plus grand nombre de techniques que la nature a donné l'outil de loin le plus utile, la main ». II y a dans cette première partie trois éléments importants. D'abord une définition de l'intelligence : l'intelligence de l'homme se mesure à l'étendue de son savoir-faire technique et par suite à la diversité des outils qu'il est capable d'utiliser. Ensuite, le constat d'une affinité entre l'intelligence et la main : la main est un outil susceptible d'usage très variés. Enfin, une interprétation de cette affinité : ce n'est pas en raison de l'existence de la main que l'homme a pu développer son intelligence; c'est, à l'inverse, parce qu'il est un être intelligent que la nature l'a doté de l'outil le mieux adapté à son intelligence. Aristote refuse donc une conception que l'on pourrait qualifier de « matérialiste » ou « évolutionniste » de l'homme : les capacités de l'esprit ne s'expliquent pas à partir des dispositions corporelles. II développe plutôt une vision « finaliste » de la nature : rien n'est dû au hasard; tout dans la nature répond à un but, et même à un but que l'on pourrait dire supérieur.
Ainsi, la main existe pour servir l'intelligence.
[...] Aristote a donc une conception finaliste de la nature qui légitime, dans une certaine mesure, l'assimilation de l'organe à l'outil : l'œil sert à voir comme le marteau sert à enfoncer des clous. Dans le cas de la main, ce n'est pas parce qu'elle n'a pas de fonction spécialisée qu'elle se situe en dehors de la finalité; bien au contraire, elle est conçue pour servir à toute sorte d'usages. Sa fonction est l'adaptation à toute fonction. On peut donc la considérer comme un outil à usage multiple. L'emploi du mot outil, dans le cas de la main, reçoit une seconde justification. La main est ce par quoi l'outil peut exister. [...]
[...] Commentaire de texte : La technique, Aristote Ce n'est pas parce qu'il a des mains que l'homme est le plus intelligent des êtres, mais parce qu'il est le plus intelligent qu'il a des mains. En effet, l'être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d'outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres. C'est donc à l'être capable d'acquérir le plus grand nombre de techniques que la nature a donné l'outil de loin le plus utile, la main. [...]
[...] Expliquez la phrase suivante : Car les autres animaux n'ont chacun qu'un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre, mais ils sont forcés, pour ainsi dire, de garder leurs chaussures pour dormir et pour faire n'importe quoi d'autre, et ne doivent jamais déposer l'armure qu'ils ont autour de leur corps ni changer l'arme qu'ils ont reçue en partage. 4. Les outils inventés par l'homme sont-ils supérieurs aux moyens de défense des animaux? Commentaire Question 1 Le texte est composé de deux parties principales. [...]
[...] Les dispositions physiques et l'instinct des animaux sont suffisants pour les conserver et l'ingéniosité des voies de la nature ainsi que la perfection de ses ouvrages a de quoi émerveiller : où réside donc la supériorité de l'outillage humain? Aristote nous donne la réponse : l'homme surpasse l'animal par son intelligence qui lui permet de s'adapter à des situations extrêmement diverses et de trouver pour chaque problème l'instrument approprié. Les moyens de défense des animaux aussi perfectionnés soient-ils, demeurent toujours limités à un domaine particulier. L'animal n'est muni guère plus que de son corps et il doit tout faire avec ses seuls outils naturels. Ainsi, ses possibilités sont bornées par les limites que la nature lui a assignées. [...]
[...] D'une part, évaluer la valeur respective de la cuirasse et de la carapace, de la chaussure et du sabot, n'a pas grand sens! Chaque moyen de défense prend place dans un système global qui doit adapter l'espèce à son milieu et la protéger des autres animaux. Les moyens mis en œuvre sont extrêmement variés et par suite incomparables. Le seul point sur lequel peut porter la comparaison est la plus ou moins grande efficacité du dispositif à conserver ou à accroître l'espèce. De ce point de vue, la supériorité de l'homme n'est pas manifeste. [...]
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