Commentaire de texte sur le troisième Spleen des Fleurs du Mal de Baudelaire, paru en 1857.
[...] En effet, les Hommes sont impuissants face au temps qui passe, ne pouvant ni l'arrêter, ni l'acheter. Au vers le poète, incarné par la figure du roi, écrit qu'il est « Riche, mais impuissant. » : cela montre que malgré le fait qu'il possède des richesses et du pouvoir auprès du peuple, il ne peut pas acheter du temps supplémentaire : que l'on soit un roi ou un poète, le temps s'écoule sur nous de la même façon. Nous retrouvons également la figure de l'alchimiste qui, même en transformant le fer en or, et donc en possédant une grande quantité de richesses, ne peut arrêter le temps qui passe : « Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu / De son être extirper l'élément corrompu. [...]
[...] Finalement, nous verrons que la seule solution qui s'impose au poète pour mettre fin à sa souffrance est la mort. L'anéantissement du poète est traduit dans le poème par le jeu d'opposition qui détruit le « je ». Le poète se trouve donc piégé dans la maladie mélancolique et finit par être déshumanisé par le temps qui passe. Effectivement, nous pouvons remarquer que dès les premiers vers du poème, le poète se définit grâce à un jeu d'oppositions. Ainsi, il écrit qu'il est « Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux. [...]
[...] Si la mélancolie peut être considérée comme une source d'inspiration forte poussant le poète à développer son œuvre, dans le poème étudié, la souffrance est telle qu'elle ne parvient plus à nourrir l'inspiration du poète. En effet, le poète s'ennuie de cette souffrance « Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon / Ni son peuple mourant en face du balcon. » et 6). Dans ces vers, nous retrouvons le champ lexical de la mort, qui est aussi liée à la souffrance. Le gibier peut faire référence à l'animal tué lors d'une chasse mais également au condamné à mort. [...]
[...] La maladie mélancolique est ainsi représentée par le temps qui passe, que le poète craint et auquel il ne peut pas échapper. Baudelaire exprime cette peur en faisant un rappel au passé, qu'il évoque avec une nostalgie mélancolique. Ensuite, le poète exprime son impuissance face au temps qui passe ainsi que sa peur de l'oubli. Le poète évoque en effet le passé plusieurs fois, d'une part en s'effaçant et en se remplaçant par la figure d'un roi, qui renvoie à la monarchie qui n'existe plus lorsque Baudelaire écrit Les Fleurs du Mal, et d'autre part en évoquant un passé antique « Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent. [...]
[...] Les deux antithèses présentes dans ce vers indiquent que le poète est impuissant face à la foule ainsi qu'au temps qui passe. En effet, Baudelaire se compare ici à un roi (v.1) qui est donc riche mais qui ne possède aucun pouvoir. Le fait qu'il indique qu'il soit à la fois jeune et vieux par opposition nous laisse penser que malgré son jeune âge, il est écrasé par le poids de la mélancolie qui lui donne la sensation d'avoir déjà vécu et d'être proche de la mort. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture