Phèdre, Thésée, Hippolyte, Racine, vision pessimiste, condition humaine
Formé à Port-Royal, Racine laisse transparaître son éducation janséniste dans l'ensemble de son œuvre théâtrale tragique. C'est en 1677 qu'il crée Phèdre, son chef-d'œuvre imprégné de sa vision pessimiste de la condition humaine. L'héroïne éponyme, impuissante face à la fatalité qui s'acharne contre elle, est possédée par une passion incestueuse envers son beau-fils, Hippolyte. Ce dernier est faussement accusé par Œnone, aveuglée par la dévotion qu'elle éprouve envers sa maîtresse. Par une imprécation maladroite, Thésée, l'époux de Phèdre, cause la mort de son fils. En étudiant la septième et dernière scène du cinquième acte, nous verrons ce qui caractérise ce dénouement tragique. Racine dépeint premièrement Thésée comme le héros qui retrouve sa grandeur après son aveuglement, ensuite Phèdre comme l'héroïne tragique en proie à un dernier aveuglement.
[...] De plus, la répétition « loin de vous, loin de ce rivage » (v.1605) souligne ce désir du personnage. A la fin de la scène et de la pièce, suite à l'aveu de Phèdre, Thésée retrouve sa grandeur. En effet, les derniers actes royaux et paternels se font sur deux plans : les soins au mort et l'adoption de l'ennemie, Aricie. Hippolyte s'inscrit en héros. Notons le qualificatif « cher » (v.1651) attribué par Thésée à son fils, injurié par son père dans les scènes précédentes. [...]
[...] Nous remarquons que Thésée maudit l'intervention de Neptune, qui supposément le protège. En effet, conformément à l'imprécation maladroite du roi, le dieu a obtenu la mort d'Hippolyte. Le ressentiment violent du héros est notamment mis en valeur par les verbes appartenant au champ lexical de la haine : « Je hais » (v.1612) ; « je déteste » (v.1650). En outre, l'impuissance de Thésée face aux dieux est soulignée par l'association oxymorique de substantifs traduisant la bienveillance et de qualificatifs exprimant la fatalité. [...]
[...] sa pureté » v.1639-1644). Les nombreux enjambements (ex : « j'ai fait couler dans mes brûlantes veines / Un poison que Médée apporta dans Athènes » v.1635-1636) ainsi que les arrêts qui se font assez rares traduisent le poids de sa révélation et la nécessité d'en être purgée d'un trait. Phèdre tient à ce que tout soit en ordre avant qu'elle ne meure. L'accumulation des verbes « J'ai voulu » (v.1635), « j'ai pris », « j'ai fait » (v.1636) montrent que l'héroïne, qui hormis sa lutte contre sa passion est dépossédée d'elle-même, agit pour la dernière fois. [...]
[...] En étudiant l'état de Thésée qui retrouve sa grandeur après son aveuglement ainsi que le dernier aveu de Phèdre précédant sa mort, nous pouvons dire que cette scène répond aux exigences du dénouement de la tragédie. Le sort de tous est rapidement établit tout en suivant la logique tragique et celle des personnages. La pièce s'achève par la victoire de la mort, entraîné par l'aveuglement des humains et la volonté des dieux. Ce dénouement inspire au spectateur pitié et terreur : la catharsis a été produite. [...]
[...] Commentaire de texte : Phèdre, acte V scène 7 Formé à Port-Royal, Racine laisse transparaître son éducation janséniste dans l'ensemble de son œuvre théâtrale tragique. C'est en 1677 qu'il crée Phèdre, son chef-d'œuvre imprégné de sa vision pessimiste de la condition humaine. L'héroïne éponyme, impuissante face à la fatalité qui s'acharne contre elle, est possédée par une passion incestueuse envers son beau-fils, Hippolyte. Ce dernier est faussement accusé par Œnone, aveuglée par la dévotion qu'elle éprouve envers sa maîtresse. Par une imprécation maladroite, Thésée, l'époux de Phèdre, cause la mort de son fils. [...]
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