Commentaire de texte réalisé dans le cadre d'un cours de Mythologie (Licence 1 de Lettres Modernes) consacré à la Vie de Thésée de Plutarque.
[...] En effet dans ce texte, Plutarque nous explique le départ de Thésée pour la Crète. Selon la légende, Androgée, le fils de Minos, roi de Crète, aurait été tué par traitrise en Attique, et Minos, tenant Egée pour responsable de cette mort aurait ravagé l'Attique par vengeance, aidé par les dieux. Il aurait alors demandé un tribut constitué de 7 jeunes hommes et 7 jeunes femmes qui lui seraient livrés tous les 9 ans, ou une fois par ans selon les versions et que d'après le mythe, il enfermait dans un labyrinthe dans lequel se trouvait le minotaure, un monstre mi-humain, mi-taureau. [...]
[...] Lorsque le temps de payer le troisième tribut arriva, et que les pères qui avaient des enfants encore jeunes furent obligés de les faire tirer au sort, Égée se vit de nouveau en butte aux murmures et aux plaintes des Athéniens. Il était seul, disaient-ils, la cause de tout le mal, et seul il n'avait aucune part à la punition ; il faisait passer sa couronne à un étranger, à un bâtard, et les voyait avec indifférence privés de leurs enfants légitimes. [...]
[...] Mais alors Thésée ayant rassuré et rempli de confiance son père par les promesses qu'il lui fit de dompter le Minotaure, Égée donna au pilote une même voile blanche, avec ordre de la mettre au retour, si son fils était sauvé ; sinon de revenir avec la voile noire, qui lui apprendrait d'avance son malheur. Simonide dit que la voile qu'Égée donna au pilote n'était pas blanche, mais d'un beau rouge d'écarlate ; et il convient qu'elle devait être un signe qu'ils avaient échappé à la mort. Il ajoute que le pilote se nommait Phéréclos, fils d'Amarsyas. Philochore prétend que Thésée reçut de Sciros de Salamine un pilote nommé Nausithoos, avec un matelot pour être à la proue, qui s'appelait Phaïax : car les Athéniens ne s'étaient pas encore appliqués à la marine. [...]
[...] Mais il ne se contente pas de participer au tirage au sort, il décide de partir en Crète sans tirage au sort. Or celui-ci exprimait alors le jugement des dieux : Thésée s'impose face aux dieux, sûr de lui, il décide lui-même de son propre sort, s'imposant ainsi en tant que héros, et s'attirant l'admiration et l'affection de tout les Athéniens, donc de son futur royaume. Mais comme toujours, il lui faut conquérir ce statut de héros. Le fait que rien ne soit acquis pour lui et qu'il réussisse à s'approprier par lui-même son pouvoir en prouvant sa valeur, appuie et valide ce pouvoir Il est opposé dans le texte à Egée qui semble manquer de courage à ses cotés, le priant de renoncer à partir. [...]
[...] Le roi qui pense à son fils avant de penser à son royaume s'oppose donc au futur roi, qui le surpasse en pensant aux citoyens avant de penser à sa propre vie. De plus il reste inébranlable et inflexible face aux prières de son père : Egée n'est qu'un faire-valoir qui montre à quel point il est courageux, et que sa décision prise, il ne reviendra pas dessus. Encore une fois, on le voit meilleur roi que son père puisqu'il incarne la fermeté et la stabilité qu'Athènes avait perdu. [...]
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