Jean de La Bruyère, Pamphile
Le texte proposé, intitulé « Pamphile » fait partie « Des Grands », publié en 1696 dans le recueil Caractères. Cette œuvre regroupe un ensemble de maximes et de portraits écrits par le moraliste Jean de La Bruyère, célèbre grâce à ce recueil. Le texte auquel nous allons nous intéresser est en fait un portait brossé de la société : le Pamphile, homme qui ne vit que par son apparence et qui se révèle être faux. Ainsi, nous nous intéresserons aux moyens qu'utilise l'auteur pour dénoncer la société du XVIIème et donc la cour du roi soleil. Pour cela, nous nous pencherons tout d'abord sur le portrait brossé du Pamphile, puis sur le message et la dénonciation dont l'auteur veut faire part aux lecteurs.
[...] Nous pouvons ainsi conclure que notre moraliste La Bruyère brosse ici le portrait du Pamphile, homme outrecuidant, imbu de sa personne et faux. Ce portrait humoristique (caricature) repose sur l'ironie et a pour principal but de dénoncer la société du XVIIe, en particulier la bourgeoisie. L'auteur nous fait donc dans cet extrait une satire : castigat ridendo mores (châtier les mœurs par le rire), Molière. Il n'est pas le seul à utiliser ce type de procédé pour dénoncer la société, nous pouvons par exemple nous intéresser à un moraliste très connu : Jean de La Fontaine. [...]
[...] Dans un second temps, nous pouvons comprendre par s'en enveloppe que le Pamphile se sert de sa grandeur, sa dignité etc, pour se fabriquer une sorte de carapace, de protection, comme si il voulait se cacher derrière cette carapace de grandeur, ou compenser un manque. Nous pouvons ainsi conclure, pour cette première partie, que le Pamphile est un être outrecuidant, prétentieux, imbu de sa personne, qui se croit grand, et qui par dessus tout, est faux et hypocrite. En effet, tout est faux chez lui : ses attitudes, ses paroles et surtout sa grandeur. [...]
[...] On notera qu'ici, la grandeur est plutôt associée à l'apparence. Par exemple, il y de la ligne 10 à 13, une accumulation de termes le mettant en valeur, qui oblige ceux qu'il croise à poser leur regard sur lui. On constate également un lien entre la grandeur et l'apparence à partir de la ligne 18. En effet, le Pamphile ne veut fréquenter que des gens Grands, qui ont de l'importance ; on constate une accumulation de négation (marquée par la ponctuation : présence de virgules) : quelqu'un qui n'est ni opulent, ni puissant, ni ami d'un ministre, ni son allié, ni son domestique (l.21-22), La rougeur lui monterait-elle au visage s'il était surpris avec un individu n'appartenant pas au type de personnes listées ci dessus. [...]
[...] Cette hypocrisie est visiblement marquée à la fin de l'extrait, l'auteur nous décrit les Pamphiles comme étant des gens nourris dans le faux, et qui ne haïssent rien tant que d'être naturels, vrais personnages de comédie (l.35-36). Ils sont considérés comme des comédiens, comme s'ils jouaient un rôle. Scène (l.33) et théâtre (l.34) font également référence à l'hypocrisie, la manipulation et la comédie. On peut interpréter les termes scène (l.33), théâtre (l.34) et comédie (l.36) comme étant une métaphore filée du masque, de la dissimulation. [...]
[...] D'autre part, le contexte dans lequel est utilisé ce pronom personnel révèle une volonté de l'écrivain de porter les lecteurs à témoin, car comme nous pouvons le voir, les personnes méprisées par le Pamphile, qui sont en fait les lecteurs, sont dans des cas concrets. La Bruyère cherche donc ici à faire une dénonciation du Pamphile. Pour cela, il nous tire un portrait de ce genre de personne et le dénonce à l'aide d'un procédé euphémisant qui passe par le rire : il utilise l'ironie et ridiculise le personnage. La dénonciation du Pamphile, par la satire révèle en réalité la dénonciation de la société dans laquelle vit le moraliste, c'est à dire la cour du roi soleil. [...]
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