Commentaire de texte : Incendies, de Wajdi Mouawad : Scène 31 : depuis le titre de la scène et jusqu'à "touché par la balle du fusil"
[...] Reste à savoir comment nous devons interpréter cela. Est-ce une manière de dire que les photographes de guerre sont aussi responsables que les criminels de guerre dans la mesure où ils en font un spectacle ? Est-ce que cela veut dire que pour Nihad, la guerre est un spectacle dont il serait le héros ? Toujours est-il que cette association entre l'appareil photographique et le fusil est très forte. Plus tôt dans l'extrait, photographie et tir au fusil étaient déjà associés : « Il tire un coup, recharge très rapidement. [...]
[...] Incendies de Wadja Mouawad est une pièce de théâtre créée en 2003. C'est le deuxième volet de la tétralogie Le Sang des promesses. Le premier volet était Littoral et le troisième Forêts et ciels. Cette œuvre traite de la recherche de leurs origines de Jeanne et Simon qui découvriront que leur frère aîné et leur père sont la même personne. Dans cet extrait, Nihad va tuer un homme. Nous tenterons de voir dans quelle mesure le théâtre permet de faire le portrait d'un personnage qui semble prendre la guerre pour un spectacle et s'avère être un personnage cruel et sans empathie, monstrueux. [...]
[...] Il le braque dans la même direction, il fait le point, prend la photo. » On remarque d'ailleurs le parallélisme de construction des deux phrases. On remarque d'ailleurs qu'on nous dit qu'il « braque » l'appareil photo, comme un fusil donc. Nihad se rend compte cependant que la guerre est quelque chose de laid, il le dit d'ailleurs au photographe de guerre qu'il tue qui finalement et paradoxalement ne semble pas s'en rendre aussi compte que lui. Nihad est un personnage qui permet de rendre compte peut-être de l'aveuglement des photographes de guerre qui peut-être ne se rendent pas compte de la violence qui constitue en quelque sorte leur fond de commerce. [...]
[...] La façon dont l'homme implore la pitié de Nihad se situe dans le registre pathétique, il tente désespérément de susciter la pitié de Nihad, en vain : « Qu'est-ce que vous faites ? Ne me tuez pas Je pourrais être votre père, j'ai l'âge de votre mère » La fin de l'extrait est le moment clé du passage : « Fouillant dans le sac du photographe, Nihad sort un appareil photographique à déroulement automatique muni d'un déclencheur souple. Nihad regarde dans le viseur et mitraille l'homme de plusieurs photos. Il tire de son sac un gros ruban adhésif et attache l'appareil photo au bout du canon de son fusil ». [...]
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