Comment Stendhal conduit-il ici le récit d'une rencontre banale et extraordinaire à la fois ?
[...] La simplicité n'étant pas synonyme de monotonie, la scène prend rapidement vie par le jeu de la description et des sens, malgré la banalité du contexte : une rencontre entre une femme et le précepteur de ses enfants. Il décrit ainsi une scène banale mais vivante grâce au génie de la description. Le vocabulaire de l'émotion et des sens largement utilisé La banalité du cadre mesuré tant par l'objet de la rencontre - un échange entre une femme et le précepteur de ses enfants - que par son lieu est rapidement trahit par une originalité d'écriture qui mobilise tout à la fois le vocabulaire, les temps et les sens. [...]
[...] Les deux personnages se retrouvent bientôt « fort près l'un de l'autre », signe d'une proximité inhabituelle pour l'époque entre deux personnes si loin socialement et de sexe opposé : cette scène banale préfigure bien une relation extraordinaire qui se construira tout le long du roman entre jeune homme d'extraction modeste et une femme de la haute société de la Restauration. Prolongeant l'usage du sensoriel, le vocabulaire de l'émotion marque de son empreinte le texte. Le « rire » est associé à la « gaîté folle d'une jeune fille » tandis que les « grosses larmes » de Julien laissent rapidement place à l'étonnement. [...]
[...] Dans un premier temps, la mise en place du décor et du cadre d'une rencontre ou peu de paroles sont échangées permet à Stendhal de donner vie à une scène banale en faisant appel au génie de la description et en mobilisant l'ensemble des sens avant d'en extraire une rencontre extraordinaire et fondamentale entre deux personnages appelés à jouer des rôles clés dans l'intrigue du roman (III). Stendhal met rapidement en place le cadre et le décor de la scène. Une rencontre d'extérieur, au bas de la porte Dès le premier paragraphe, le narrateur situe la scène dans un cadre d'extérieur. Madame de Rênal sort du « porte-fenêtre qui donnait sur le jardin ». [...]
[...] Commentaire de texte Extrait du Livre Chapitre 6 du Rouge et le Noir de Stendhal Introduction Avec La Chartreuse de Parme, Le Rouge et le Noir fait partie des grandes œuvres de Stendhal et s'inscrit dans la tradition des romans d'apprentissage français. Décrivant l'ascension puis la chute d'un jeune homme d'origine modeste - Julien Sorel - mais intelligent et ambitieux, Stendhal dépeint une société où les codes sociétaux hérités de l'Ancien Régime et plus ou moins ressuscités sous la Restauration, période à laquelle se déroule l'intrigue, perdurent. [...]
[...] Le rééquilibrage de la relation que l'on verra à la suite du roman paraît être amorcée dès la fin de cet extrait. Ainsi, le paragraphe peut être vu comme un entonnoir : les positions si éloignées des deux protagonistes - un jeune homme presque enfant d'origine paysanne et manquant d'assurance face à une jeune femme pleine de grâce et de beauté issue de la haute société - semblent se rapprocher à mesure que le texte avance. Conclusion Ainsi, cet extrait du Livre Chapitre 6 du Rouge et le Noir est particulièrement illustratif du style romantique et de l'œuvre de Stendhal. [...]
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