Dans C'est la guerre, écrit en 1993, Calaferte retrace la Seconde guerre mondiale à travers le regard d'un enfant de onze ans au début de celle-ci. C'est le témoignage d'un jeune garçon qui décrit ce qu'il voit, qui dit ce qu'il entend, sans porter de jugement et sans comprendre tout ce qui se passe.
Nous allons étudier un passage où des paysans jouent à détruire un mannequin représentant Hitler.
[...] Cela participe de la violence que rien n'atténue, et nous sommes choqués par cette scène. Dans cet extrait, nous assistons à un jeu mettant en scène la violence de la guerre. Ce passage, hautement symbolique, dont nous avons vu qu'il est présenté sous une double lecture, est frappant par sa cruauté, exprimée par la vision simple voire simpliste d'un enfant, telle une scène de film. L'œuvre de Calaferte est beaucoup jouée au théâtre, du fait de la puissance de l'image que l'on retrouve dans son écriture, mais aussi parce que C'est la guerre constitue une œuvre majeure dans la compréhension de la guerre d'un point de vue humain. [...]
[...] Commentaire de texte : C'est la guerre, de Louis Calaferte Dans C'est la guerre, écrit en 1993, Calaferte retrace la seconde guerre mondiale à travers le regard d'une enfant de onze ans au début de celle-ci. C'est le témoignage d'un jeune garçon qui décrit ce qu'il voit, qui dit ce qu'il entend, sans porter de jugement et sans comprendre tout ce qui se passe. Nous allons étudier un passage où des paysans jouent à détruire un mannequin représentant Hitler. Nous verrons d'abord que cette scène est un tableau d'une grande violence, puis qu'il s'agit d'un double point de vue sur la guerre, et enfin que l'écriture de Calaferte est au service de la violence décrite. [...]
[...] Peut-être ces paysans, loin de la réalité des combats, sont-ils des planqués qui miment une guerre à laquelle ils échappent, à laquelle ils ne comprennent rien et qu'ils parodient pour se donner bonne conscience. Si face à la cette scène le lecteur ne peut que s'interroger sur sa signification, le narrateur, quant à lui, se contente de rapporter les faits avec son regard d'enfant. Cet extrait peut être abordé par différentes lectures : la vision de l'enfant sur la guerre et ses acteurs, et celle du lecteur. Cette scène est décrite par l'enfant comme un simple jeu. Mais, pour nous, elle revêt un caractère hautement symbolique. [...]
[...] Cela nous donne une indication sur le milieu paysan dans lequel évolue l'enfant, et traduit bien la misère de la guerre. L'utilisation de tous ces procédés participe à créer une impression visuelle forte. En lisant cet extrait, le lecteur l'imagine, le voit comme une image, et même comme une image en mouvement : un film. La violence en est d'autant plus frappante. Cette diapositive est le point de vue d'un enfant dans l'incompréhension qui ne peut que décrire sans commenter ou interpréter. C'est alors au lecteur que revient ce rôle, le plaçant comme un acteur de la scène. [...]
[...] Le mannequin en paille est au centre du jeu, de l'action et de l'attention de l'enfant. Il est, dès la première phrase : c'est Hitler (ligne explicitement désigné. Pour l'enfant, il ne s'agit que d'un mannequin, et pour nous, il représente Hitler, l'homme qui incarne les cruautés de cette guerre. C'est lui qui est la victime du massacre, mais nous n'éprouvons aucune compassion pour lui malgré la cruauté de la scène. Cette pendaison évoque la condamnation à mort par le même procédé prononcée contre Hitler par le tribunal de Nuremberg à la fin de la guerre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture