Commentaire de texte : En quoi ce portrait a-t-il une portée morale ?
[...] Le contraire de ce que le dieu de La Bruyère prône à travers ses « peu » et « diète ». L'homme dépeint par La Bruyère prend plaisir à se plaindre comme l'illustrent les jérémiades d'Irène, toutes en négativité (« sans », « ni ») et, s'il veut vivre le plus longtemps possible, ne fait rien pour être en bonne santé. Son angoisse à propos de la mort l'empêche également de profiter pleinement de la vie. Au-delà du mode de vie de la cour que le moraliste condamne, il appelle également les lecteurs à plus de simplicité en soulignant que la médecine n'a pas réponse à tout. [...]
[...] Rien ne lui faisait plus peur que la grande faucheuse. Le mode de vie du personnage, raillé par le dieu-médecin, se caractérise par les excès d'une vie à la cour : « dîners » fins sans compter provoquant des « indigestions », « vin », nuits blanches, grasses matinées jusqu'à « midi ». Et pour se déplacer, Irène préfère le confort d'une voiture à une promenade à pied. La référence au long voyage « de si loin » pour aller voir le médecin confirme la référence à Mme de Montespan et ses cures thermales pour guérir ses nombreux maux. [...]
[...] Le style de ce portrait sous forme de dialogue rappelle les comédies de Molière et les Fables de la Fontaine à travers les procédés narratifs utilisés. Toutefois, La Bruyère souhaite faire rire ses lecteurs pour mieux transmettre son message moralisateur. C'est l'aristocrate précieuse et hypocondriaque qui est risible, le dieu-médecin qui prône un retour à la simplicité incarne l'intelligence et la hauteur de vue, le lecteur s'identifie à lui et adopte son jugement sur la condition et la destinée humaine. [...]
[...] Commentaire composé Les Caractères, De l'homme Jean de La Bruyère En quoi ce portrait a-t-il une portée morale ? Au XVIIe siècle, les travers humains de la cour de Versailles font l'objet de satires d'auteurs sous différentes formes. Comédies (Molière), fables (La Fontaine) puis portraits durant la deuxième partie du siècle dressent un tableau vivant des intrigues de la cour de Louis XIV. C'est ce dernier genre qu'affectionne Jean de La Bruyère dans Les Caractères, De l'homme, texte 35, dépeignant différents personnages pour amener les lecteurs à juger par eux-mêmes. [...]
[...] Puis la forme dialoguée nous plonge en plein cœur de la consultation. De nombreuses incises rythment ce dialogue : « elle se plaint que », « elle lui demande », « l'oracle répond ». D'autre part, les questions succèdent aux réponses en un rythme effréné qui génère un effet comique. Les répliques deviennent également de plus en plus courtes. L'enchaînement de questions-réponses de plus en plus rapide s'appuie également sur l'utilisation d'ellipses et le maniement d'omissions volontaires. La lourdeur des répétitions assenées, la syntaxe reflètent l'inquiétude d'Irène. [...]
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