Commentaire de texte sur cet extrait : "Apprendre à se connaître est très difficile et un très grand plaisir en même temps (quel plaisir de se connaître !) ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes ; ce qui le prouve, ce sont les reproches que nous adressons à d'autres, sans nous rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs, aveuglés que nous sommes, pour beaucoup d'entre nous, par l'indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement. Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même. Concluons : la connaissance de soi est un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'un d'autre qui soit notre ami ; l'homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d'amitié pour apprendre à se connaître soi-même." - Aristote
[...] Cette connaissance devient heureuse. Pour toutes ces raisons, Aristote conclut en affirmant que « la connaissance de soi est un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'un d'autre qui soit notre ami ; l'homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d'amitié pour apprendre à se connaître soi-même ». Conclusion Ce texte d'Aristote nous renseigne sur l'importance du regard de notre ami par rapport à la connaissance que nous pouvons avoir de nous-mêmes. Alors que nous pourrions tout d'abord penser qu'il suffit de s'interroger nous-mêmes pour avoir une véritable connaissance de soi, nous entretenons au contraire une indulgence et une complaisance à notre propre égard. [...]
[...] En affirmant cela, Aristote souligne deux éléments. Le premier concerne la difficulté même de la connaissance de soi. Il s'agit là pour lui de signaler que la connaissance de soi n'est pas une mince affaire, mais qu'elle implique au contraire un travail constant, une véritable conquête. Alors que nous pourrions penser que la connaissance de soi va justement de soi, il n'en est rien pour l'auteur. Lorsque nous pensons à nous-mêmes, nous sommes toujours confrontés à ce que nous connaissons déjà, à ce que nous avons faits, à nos souvenirs, à nos réussites et nos faiblesses. [...]
[...] L'ami est un autre soi-même aussi parce qu'il voit clair en nous, il connaît nos défauts, il sait être là quand il le faut et nous aider à aller mieux. On peut tout lui dire et lui donner toute notre confiance. Il sait également nous dire ce qui ne va pas et être à l'écoute. La critique que nous fait l'ami est une critique qui nous aide à aller de l'avant et à mieux nous connaître alors que les critiques qui ne sont pas constructives provoquent de véritables blessures. [...]
[...] En plus de nous permettre de mieux nous connaître, ils font de cette connaissance une connaissance agréable, parce que nous sommes accompagnés et nous pouvons tout partager et cela nous permet de progresser et d'être pleinement nous-mêmes. En définitive, l'amitié est la voie par laquelle nous nous connaissons nous-mêmes avec joie. [...]
[...] De cette façon, nous ne sommes pas incapables de nous connaître nous-mêmes, mais il est très difficile de juger correctement nos faits et gestes, parce que nous aurons tendance à les minimiser même lorsqu'ils ont un impact important. On pourrait dire que nous entretenons un déni par rapport à nous-mêmes, en particulier quand on a des problèmes qu'on ne veut pas accepter. II C'est pourquoi Aristote affirme si fortement que la connaissance de soi est possible uniquement grâce à la participation d'un regard étranger au notre, parce que ce regard est un miroir de nous-mêmes. Comme un miroir, il nous permet de prendre conscience de ce que nous sommes. [...]
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