Ce document est une analyse détaillée d'un extrait du roman "Les Âmes grises" de Philippe Claudel. L'extrait est une lettre posthume écrite par le narrateur à son épouse décédée. L'analyse explore deux thèmes principaux : l'incapacité du narrateur à faire le deuil de son épouse, et sa colère envers leur enfant, qu'il accuse d'être responsable de la mort de sa mère. Le document identifie et interprète les éléments stylistiques et les techniques narratives utilisées par Claudel pour transmettre ces thèmes complexes.
[...] Le jeu de la lettre posthume mis en place par Claudel instaure une catharsis des plus habiles en ce qu'elle nous permet tout d'abord de compatir au chagrin de cet homme désemparé mais aussi d'être effrayés par la violence de celui-ci face à cet enfant innocent à nos yeux et dont il aura la charge de construire l'avenir. Nous assistons donc au travers de cette narration subtile à la naissance de l'une de ces « âmes grises » qu'analyse l'auteur dans son roman. Et bien que nous soyons ici loin des méditations romantiques d'un Lamartine, nous ne pouvons toutefois pas nous empêcher de penser à cette tragédie intime que représente un deuil et que le poète chantait en son temps dans Le Lac. [...]
[...] Dans une lettre posthume à son épouse le personnage narrateur exprime l'impossibilité d'accomplir son deuil. L'extrait se présente comme une lettre construite autour d'une prosopopée. Argument à développer dans le paragraphe : Procédés remarquables à mettre en avant : • Ouverture de la lettre par une adresse directe à l'épouse « Tu sais » l.1 (pr. stratégique). • Jeu des marques de deuxième personne qui désignent la destinataire « tu » l.1, « ta » l.5, « ton » l.11, « toi » l.12, etc. (pr. [...]
[...] Argument à développer dans le paragraphe : La prosopopée étudiée précédemment obéit à une intention de la part du personnage qui est de surmonter à sa manière une tragédie personnelle en tentant de maintenir vivante l'épouse chérie par le jeu de l'écriture. Cette tentative désespérée traduit un deuil impossible. Procédés remarquables à mettre en avant : • Jeu des verbes au conditionnel et notamment ceux à la deuxième personne du singulier qui impliquent la destinataire « tu m'aurais donné » l.12 puis de la l.19 à la l.25 ; le conditionnel est le mode de l'irréel et de l'hypothétique. Ce procédé grammatical suggère que dans l'esprit du narrateur personnage le décès de l'épouse n'est pas encore réalisé. [...]
[...] Le contexte L'action de ce roman de Philippe Claudel se déroule en 1917, dans l'est de la France. Dans ce village, pas de héros mais des « âmes grises », déchirées entre le bien et le mal. Le narrateur, un gendarme, n'échappe pas à la règle, comme on le voit dans cette lettre finale, envoyée, à titre posthume, à sa femme morte en couches Tu sais, le petit, notre petit, je n'ai pas pu lui donner de nom, ni même le regarder vraiment. [...]
[...] • Comparaison des l.11-12 « comme un souvenir de toi par delà ta mort. » [Transit°] : Cette lettre particulière trouve ainsi son origine dans la disparition tragique de la femme aimée et entraîne par conséquent une réaction violente du père envers son enfant. II) Dans ce texte très violent, le personnage narrateur renie son enfant qu'il accuse d'avoir tué sa mère. Dans un premier temps, le père dénie son enfant. Argument à développer dans le paragraphe : L'enfant est dans un premier temps (l.1 à 17) présenté par le père comme un simple objet dont on ignore jusqu'au sexe. [...]
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