Héritier d'une charge de tapissier du roi, Jean-Baptiste Poquelin délaisse cette tâche pour le théâtre. Il devient comédien et metteur en scène sous le nom de Molière. Remarqué par le roi, il devient l'auteur de nombreuses comédies, dont Le Tartuffe, tragédie qu'il écrit en 1664. Cependant, la pièce est considérée comme choquante aux yeux de la société et le roi interdit toute représentation publique. Il devra attendre jusqu'en 1669 pour pouvoir enfin jouer Le Tartuffe librement. L'extrait étudié occupe une place centrale dans la pièce, puisqu'il se situe dans la scène 3 de l'acte III. Tartuffe apparaît alors pour la première fois sur scène et se révèle immédiatement fourbe : reçu par Orgon, il tente de séduire sa femme, Elmire. Quelle va être la méthode de Tartuffe pour enjôler la belle Elmire ? Dans une première partie, nous verrons que Tartuffe recourt à une déclaration d'amour afin de charmer Elmire, puis nous examinerons la stratégie habile du dévot.
[...] En effet, un dévot est une personne pieuse manifestant un attachement sincère aux pratiques religieuses. Par conséquent, s'il s'agit d'une personne pieuse, il n'y a pas de raison qu'elle ne soit pas sincère. Pour cela, il utilise le lexique de la religion, comme dévot ange jeûnes, prières âme [ ] bénigne tribulations répartit un peu partout dans le texte, afin que cela reste discret mais tout de même visible. Ainsi, après avoir vu la révélation de Tartuffe, qui parait sincère et véridique, il s'agira d'étudier sa stratégie, qui s'avère être une tactique très habile . [...]
[...] Enfin, la déclaration de Tartuffe paraît sincère et spontanée. En effet, il utilise des arguments très convaincants, comme par exemple la promesse d'un amour sans scandale et du plaisir sans peur Il la rassure et lui affirme qu'elle n'a nulle disgrâce à craindre au vers 988 autrement dit, qu'elle n'a pas à avoir peur qu'il la trompe, ou qu'il la quitte. Ce sont des paroles très sages, et elles ont l'air sincères. Il lui affirme qu'il restera discret à propos de leur relation en prétendant que les gens comme [lui] brûlent d'un feu discret et qu'elle n'aura rien à craindre car il prendra soin (vers 997) que personne ne découvre leur attachement. [...]
[...] Ainsi, on peut se demander si Molière ne réitère pas la méthode employée par Tartuffe dans d'autres de ses romans comme par exemple dans Dom Juan ? [...]
[...] Il y a là un paradoxe car Tartuffe leur reproche de se flatter, alors que lui-même est en train de vanter ses propres mérites. On peut donc dire que Tartuffe n'est pas un homme véritablement vertueux comme il le dit . De plus, Tartuffe va user de ses belles paroles, et de ses atouts de séducteurs. Il va flatter Elmire, en disant qu'elle possède de charmants attraits (vers 972), qu'elle a du charme (vers 978), que c'est une merveille (vers 985). [...]
[...] Celui-ci nous donne donc l'impression que Tartuffe essaie de plaire à Elmire, et de la flatter. On peut donc conclure que Tartuffe est un véritable séducteur. De plus, on peut voir que Tartuffe est non seulement un Dom Juan, mais également un personnage sensuel et amoureux. En effet, le mot cœur revient à de nombreuses reprises dans le texte ; ce qui atteste de la sensibilité du personnage. Il avoue lui-même qu'il est amoureux d'Elmire dans l'expression la personne aimée (vers 998) : il aime Elmire, et voudrait un retour réciproque. [...]
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