Phèdre, Racine, mort, hyppolyte, admiration, tragédie, héros, culpabilité, innocence
Dans la scène précédente, Thésée, apprenant par Panope qu'OEnone s'est jetée dans la mer et que Phèdre n'aspire qu'à mourir, revient sur la terrible et injuste malédiction dont il avait accablé Hippolyte. Thésée a demandé à Neptune de mettre fin à la vie de son fils Hippolyte, suite aux terribles accusations proférées par OEnone, la confidente de Phèdre.
[...] Tous ses gardes partagent sa peine quand il est chassé de sa ville natale et rejeté par un père qu'il aime et estime. Quant à Théramène, il laisse éclater sa douleur à la mort d'Hippolyte. La voix entrecoupée de sanglots, il s'adresse à Thésée, évoquant sa douleur. La rime intérieure douleur/pleur amplifie l'expression de l'émotion. Enfin, les chevaux, eux-mêmes, semblent ressentir l'affliction de leur maître, tellement le lien qui les unit à Hippolyte qui les a dressés est puissant. La douleur d'Aricie, éprise d'Hippolyte, se lit dans son « triste regard » et se manifeste par l'évanouissement. [...]
[...] Hippolyte n'a ainsi rien à se reprocher sauf peut-être son amour pour Aricie qui est coupable sur le plan politique. Quand à Thésée, il est coupable de n'avoir pas cru son fils et d'avoir ainsi exercé une justice arbitraire en demandant à Neptune de tuer Hippolyte sans lui avoir laissé l'occasion de se défendre. Hippolyte apparaît ainsi comme une victime innocente de la tragédie, tout comme Aricie. Celle-ci, otage, est l'innocente victime de la querelle sanglante qui a opposé Egée et son fils Thésée aux Palentides. [...]
[...] Tous ces champs lexicaux sont des procédés caractéristiques du registre épique. Ainsi, le courage du héros, dont les qualités de combats lui ont permis de terrasser le monstre, est mis en avant par la terreur qui a saisi ses compagnons. Nous pouvons ainsi remarquer une opposition entre le bien et le mal dans la tirade, Hippolyte incarnant le bien et le monstre le mal. Pour cette raison, Hippolyte a toutes les qualités d'un héros et par cet exploit, il est devenu un héros comparable à son père Thésée. [...]
[...] Nous avons ainsi une tirade de la déploration de la mort d'Hippolyte. La déploration est le récit fait par une personne de la mort d'un proche dans des conditions effroyables. On a ainsi la communication des émotions de ce proche aux spectateurs. Ainsi, cette tirade de la déploration de la mort d'Hippolyte raconte les circonstances terribles de la mort du jeune homme frappé du châtiment de Neptune que son père avait injustement sollicité contre lui. Le récit de Théramène, témoin bouleversé des faits, intervient juste après l'annonce de la mort d'Oenone et du désir de suicide de Phèdre, qui jette la suspicion sur les accusations dont le jeune homme a été la victime. [...]
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