Nous allons étudier la première scène d'une œuvre intitulée L'île des esclaves, pièce de théâtre écrite par Marivaux, ne comprenant qu'un seul acte, rédigé en prose. Cette comédie fut représentée pour la première fois par les comédiens-Italiens ordinaires du roi le 5 mars 1725. L'extrait qui nous est présenté fait intervenir deux personnages, Arlequin, un valet, et son maître Iphicrate. Tous les deux, après un naufrage en bateau, ont échoué sur une île possédant ses propres coutumes et lois, peuplée d'esclaves grecs révoltés contre leurs maîtres. Quel sens donner à cet extrait ?
[...] On remarque ici la présence du valet de comédie classique, formant un couple stéréotypé avec son maître. Mais on note une opposition dans leur comportement et leurs préoccupations, ce qui amène à la naissance d'une tension. Puis nous voyons explicitement que cette scène expose le registre comique de la pièce. Il y a tout d'abord la présence du comique de gestes, mis en valeur par les didascalies –étudiées précédemment- avec l'attitude légère du valet s'opposant à celle du maître. On remarque aussi le comique de situation ; en effet Iphicrate n'est pas en position de force, il annonce même, ligne 59 mais j'ai besoin d'eux [les esclaves], moi On voit que le maître est dépendant de ses sujets. [...]
[...] Il est possible de rapprocher cet extrait au dénouement de l'œuvre de Voltaire, intitulée Histoire des voyages de Scarmentado, écrite en 1754. Bien que n'étant pas une pièce de théâtre, cet extrait insiste déjà sur le fait que la loi du plus fort n'est pas justifiable et qu'il n'y a des maîtres que s'il y a des esclaves pour approuver leur statut. Ensuite, l'épisode narré se déroule dans un lieu à part : en plein océan. En comparaison avec l'île des esclaves, c'est un endroit possédant ses propres coutumes et lois, où les règles normales sont brouillées. [...]
[...] Déjà par la mise en scène du lieu, propice à un changement des règles de par son isolement : l'île. Il montre ensuite qu'Arlequin ou Iphicrate sont avant tout des Hommes, et que, si leurs conditions sociales ne les séparaient pas, aucun des deux ne serait meilleur que l'autre. Cette pièce possède enfin un rôle de comédie, dans le but de provoquer le rire, mais peut-être Marivaux a-t-il voulu ouvrir les yeux aux personnes qui assisteraient à ses représentations, à savoir principalement des maîtres de façon à ce qu'ils revoient leurs jugements. [...]
[...] Néanmoins, une autre situation doit être affrontée : celle de la perte de l'identité sociale. Si Arlequin s'éloigne d'Iphicrate, ce dernier n'est maître de personne. Pour commencer, étudions les pronoms personnels utilisés : après l'explication de la situation à Arlequin durant les 7premières lignes, les deux personnages se rendent compte que leur situation n'est en fait pas commune : la mort pour le maître et la liberté pour le valet ; à la ligne 13, Iphicrate annonce je suis en danger Au lieu de le soutenir, Arlequin, de par sa réponse ligne 16 je vous plains de tout mon cœur insiste sur la différence de leurs situations. [...]
[...] Commentaire de la Scène 1 de l'île des esclaves de Marivaux Nous allons étudier la première scène d'une œuvre intitulée L'île des esclaves, pièce de théâtre écrite par Marivaux, ne comprenant qu'un seul acte, rédigé en prose. Cette comédie fut représentée pour la première fois par les comédiens-Italiens ordinaires du roi le 5 mars 1725. L'extrait qui nous est présenté fait intervenir deux personnages, Arlequin, un valet, et son maître Iphicrate. Tous les deux, après un naufrage en bateau, ont échoué sur une île possédant ses propres coutumes et lois, peuplée d'esclaves grecs révoltés contre leurs maîtres. [...]
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